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Emmanuel de Waresquiel : 'Ce qui est devenu le combustible de 1789, c'est le fantasme du complot'
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Emmanuel de Waresquiel, historien, essayiste et biographe est l'invité du Grand entretien de la matinale. Il est professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes et l'auteur de "Sept jours. 17-23 juin 1789. La France entre en révolution" aux éditions Tallandier.
Les images des violences au Capitole, la semaine dernière, ont-elles surpris l'historien Emmanuel de Waresquiel, spécialiste de la Révolution française ? "J’ai été navré mais pas surpris, il y a une tradition insurrectionnelle aux États-Unis. La guerre civile y a existé : la Guerre d’Indépendance, la guerre de Sécession, les émeutes raciales au XXe siècle. Le Capitole, ce n’est pas la première fois qu’il est envahi", explique-t-il, s'étonnant ensuite de l'étonnement même du public français face à ces images.
Il explique que "le passage de l'émeute à la révolution est une conjonction de coordinations parfois improbable, entre un État faible et la conjonction de différentes crises", mais qu'l y a aussi, parmi les composantes, la transformation d'un mécontentement en espoir d'une utopie, d'un avenir meilleur, ce qui était absent du Capitole : "On n'était pas dans le domaine d’un coup d’État, on est sur une émeute improbable".
En France, l'épisode des "Gilets jaunes" est, selon lui, "assez symptomatiques de cet héritage de la révolution de 1789 : cette dichotomie entre deux légitimités : une légitimité représentative et parlementaire d’un côté, et une légitimité dite de démocratie directe, de référendum et de rue, de l’autre", dichotomie qui a traversé tout le XIXe et le XXe siècle.
Emmanuel de Waresquiel explique que l'idée de complot était déjà présente dès la Révolution de 1789. C'est même "le combustible de la Révolution", selon lui, "la crainte du complot aristocratique, que les États généraux ne soient minés, que les députés du Tiers Etat ne soient arrêtés par le gouvernement royal. Au fond, cette semaine fondatrice de la Révolution se déroule dans un climat de peur continuelle. Ce complot, relayé par l’opinion publique, est véritablement la dynamique révolutionnaire".
Il explique que selon lui, "l’anonymat pratiqué par les réseaux sociaux est une régression. Une des conquêtes de la Révolution, au nom de la transparence, c’est précisément de faire en sorte que les brochures, les pamphlets, les articles de presse soient signés : la démocratie, c’est avancer à visage découvert". "Du point de vue de l'historien, il me serait impossible d'analyser un document ou une source si je ne savais pas quel en était le sujet", ajoute-t-il, répondant à un auditeur qui pointe le fait que le vote, lui, est anonyme en démocratie.
Les images des violences au Capitole, la semaine dernière, ont-elles surpris l'historien Emmanuel de Waresquiel, spécialiste de la Révolution française ? "J’ai été navré mais pas surpris, il y a une tradition insurrectionnelle aux États-Unis. La guerre civile y a existé : la Guerre d’Indépendance, la guerre de Sécession, les émeutes raciales au XXe siècle. Le Capitole, ce n’est pas la première fois qu’il est envahi", explique-t-il, s'étonnant ensuite de l'étonnement même du public français face à ces images.
Il explique que "le passage de l'émeute à la révolution est une conjonction de coordinations parfois improbable, entre un État faible et la conjonction de différentes crises", mais qu'l y a aussi, parmi les composantes, la transformation d'un mécontentement en espoir d'une utopie, d'un avenir meilleur, ce qui était absent du Capitole : "On n'était pas dans le domaine d’un coup d’État, on est sur une émeute improbable".
En France, l'épisode des "Gilets jaunes" est, selon lui, "assez symptomatiques de cet héritage de la révolution de 1789 : cette dichotomie entre deux légitimités : une légitimité représentative et parlementaire d’un côté, et une légitimité dite de démocratie directe, de référendum et de rue, de l’autre", dichotomie qui a traversé tout le XIXe et le XXe siècle.
Emmanuel de Waresquiel explique que l'idée de complot était déjà présente dès la Révolution de 1789. C'est même "le combustible de la Révolution", selon lui, "la crainte du complot aristocratique, que les États généraux ne soient minés, que les députés du Tiers Etat ne soient arrêtés par le gouvernement royal. Au fond, cette semaine fondatrice de la Révolution se déroule dans un climat de peur continuelle. Ce complot, relayé par l’opinion publique, est véritablement la dynamique révolutionnaire".
Il explique que selon lui, "l’anonymat pratiqué par les réseaux sociaux est une régression. Une des conquêtes de la Révolution, au nom de la transparence, c’est précisément de faire en sorte que les brochures, les pamphlets, les articles de presse soient signés : la démocratie, c’est avancer à visage découvert". "Du point de vue de l'historien, il me serait impossible d'analyser un document ou une source si je ne savais pas quel en était le sujet", ajoute-t-il, répondant à un auditeur qui pointe le fait que le vote, lui, est anonyme en démocratie.
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