Christophe André : B comme Bretagne, C comme carrière ... son interview en abécédaire

Le psychiatre et psychothérapeute Christophe André a sorti un nouveau livre en janvier 2024, « S'estimer et s'oublier ». Via un format abécédaire, il revient sur l'estime de soi. Nous avons décidé d'interroger Christophe André sur quatre thèmes via une interview elle-aussi inspirée d'un format abécédaire.

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Interview très intéressante. Je ne sais pas si d'autres personnes qui auraient pu être des personnes ayant connu du harcèlement scolaire (Tout en refusant de se considérer comme étant des victimes) et qui ont un père comme le mien (J'aime beaucoup mon père, mais quand j'étais plus jeune il a été dur au niveau scolaire avec ma grande soeur et moi), des parents s'aimant bien mais se disputant souvent, et aussi surtout des professeurs d'écoles ayant été très durs avec eux peuvent ressentir la même chose que moi.

Il y a quelques années, j'allais voir une psy qui m'avait demandé si je m'aimais, et par peur de lui répondre négativement, je lui ai répondu que je m'aimais beaucoup, ce qui était faux, du moins excessif. Vu mon passé scolaire évoqué en creux, avec des moqueries au collège et en fac dans les années 90 et 2000 et quelques professeurs m'ayant pris comme cibles, et tout ça alors que j'étais un élève timide mais studieux avec envie de réussir, ce passage sur l'estime de soi de cette interview m'intéresse. Il y a encore quelques années, je me jugeais uniquement en fonction de ce que d'autres personnes pensaient de moi, et non pour moi-même.

Plus les années passent, plus je me juge par rapport à mon vécu en réussissant de mieux en mieux à m'extraire de ce que certaines personnes peuvent penser de moi. Mais il y a encore des personnes qui m'ont jugé dans ma famille ou ailleurs et vis-à-vis desquelles je suis mal à l'aise, car je n'arrive pas à m'extraire du jugement qu'elles ont porté un jour sur moi.

Mais je conseille à toutes les personnes ayant subi des moqueries comme cela a été mon cas, d'en parler autour d'elles. Me concernant, au moment du collège, j'ai commencé par avoir des difficultés à me sentir à l'aise dans les grands espaces, les grandes surfaces. A l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux. Je dissociais cela des moqueries que je vivais en classe, parce que j'avais par ailleurs une fin de croissance délicate. Alors que c'était lié, parce que j'avais peur de rencontrer en "ville" des personnes qui se moquaient de moi au collège. Contre ce genre de choses, je pense que la thérapie comportementaliste est la meilleure source de progrès. Souvent sur YouTube je vais voir les vidéos de Christophe André surtout depuis le confinement de 2020. Je trouve cet homme passionnant.