Dépression : pendant un mois Louma filme son quotidien

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En France, on estime qu'une personne sur 5 a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie.
Louma en fait partie. Elle a accepté de filmer et partager son quotidien pendant un mois.

▶︎ Retrouvez la vidéo sur le site de Brut
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Le plus beau cadeau que vous puissiez faire pour une personne depressive est de ne pas juger.

lindseycarribean
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Dépressive depuis mes 16 ans j'en ai désormais 44. Avant la dépression, il me semble que j'avais tout pour être heureuse. J'étais quelqu'un de gai, et de sociable, je faisais du théâtre, des longues balades dans la nature, du vélo, du dessin, j'adorais chanter et danser, j'étais entourée d'amis et d'une famille aimante. Mais tout ça c'était avant que la maladie ne s'impose dans ma vie sans y avoir été invitée.

Ça a commencé par des cauchemars, dont un reçurent, qui revenait sans cesse. Dans ce dernier, je me retrouvais seule au monde sur une immense terre craquelée, qui se dérobait sous mes pieds, et tout autour de moi il n'y avait que le néant à perte de vue. Au réveil j'avais l'impression que tout était si réel, et ça me perturbait énormément. Les cauchemars étaient si fréquents, que j'ai commencé à avoir peur de m'endormir, puis très vite je suis devenue insomniaque. Durant des mois je n'arrivais plus à fermer l'oeil, et lorsque parfois épuisée je finissais par m'endormir 2 ou 3 heures, je me réveillais brusquement en pleine nuit complètement paralysée, avec cette sensation horrible et si réelle, qu'une force invisible me maintenait enfoncée de force dans mon lit. C'était toujours pareil, j'essayais de crier pour alerter mes proches sans qu'aucun son ne sortent de ma bouche, j'essayais de me débattre en vain, puis je finissais par manquer d'air au point de me voir mourir, et brusquement cette force invisible relâchait son étreinte, je bondissais alors de mon lit complètement terrorisée.

Mes premières idées noires, et pulsions suicidaires sont apparues peu après et la douleur est vite devenu omniprésente. Chaque jour qui passait j’avais l’impression de toucher un peu plus le fond. J'étais devenue un zombie, indigne d'être aimée, incapable de m'aimer moi même, ou de ressentir la moindre émotions en dehors de cette douleur qui me tuait à petit feu. Je me disais parfois que j'aurais peut-être aimé ne jamais exister, je me détestais de ne pas réussir à être heureuse, alors que d'autres personnes durement frappées par la vie, débordaient quant à elles de joie.

Après avoir passé des mois à tenter de surmonter mon mal-être, j'ai fini par aller voir un médecin, qui sans jamais m'écouter, s'est empressé de me prescrire des antidépresseurs, anxiolytiques, et autres somnifères, alors que je n'avais que 16 ans. Je suis d'ailleurs très vite devenue addict à tous ces médicaments, puis par la suite lorsqu'ils n'ont plus fait effet, je me suis tournée vers l'alcool, puis vers les drogues dures. Au début c'est vrai que j'avais l'impression d'aller mieux, j'avais à nouveau envie de vivre et de sourire à la vie, mais ça n'a pas duré très longtemps. Dans les premiers temps, je prenais des drogues occasionnellement, puis c'est vite devenu une habitude, jusqu'au jour où je ne pouvais plus m'en passer. Et là ça a été la descente aux enfers. Je me suis mise à fréquenter des gens louches et ttes sortes d'endroits glauques, où l'on peut vite devenir une proie.

Ce qui n'a fait qu'aggraver ma dépression, comme vous vous en doutez. Dans les moments les plus difficiles, je pouvais passer des mois enfermée à la maison, seule face à mon mal être. Je ne prenais même plus la peine d'ouvrir les volets, de répondre au téléphone, de me doucher ou même de m'alimenter, j'en avais tout simplement plus la force. Je me suis petit à petit éloignée de mes amis, et de ma famille jusqu'à couper les ponds. Et les quelques professionnels de santé, à qui je m'étais décidée à demander de l'aide, n'ont rien trouvé de mieux à faire, que de me culpabiliser en me disant que c'était dans ma tête. Les 20 ans qui suivront, j'enchaînerai les épisodes dépressifs, entre deux périodes d'accalmie.

Jusqu'en 2012 où je vais faire une sévère dépression à la suite d'une série d'épreuves toutes plus douloureuses les unes que les autres. En l'espace d'à peine 6 #semaines, je me suis séparée de mon conjoint, j'ai ensuite perdu mon travail, l'appartement dans lequel je vivais depuis plus de 10 ans a été vendu et j'ai dû le libérer, puis étant séparé du père je prendrai la douloureuse "décision" d'avorter d'un bébé que j'avais pourtant longtemps désiré, et pour finir le coup fatal sera la perte de mon chien, mort brusquement d'une rupture d'anévrisme. En l'espace de 6 semaines la vie venait de me broyer, jusqu'à m'arracher le seul être sur cette terre, qui m'avait toujours aimée pour ce que j'étais, sans jamais me juger. Ça m'a anéanti. J'en étais arrivée à un point où j'en souffrais tellement, qu'un matin mon cerveau a littéralement vrillé. Du jour au lendemain, j'ai perdu la parole, je n'arrivais plus à coordonner mes mouvements, ou même à marcher sans tituber. Je n'étais plus capable de me concentrer, ou même de me souvenir de ce que j'avais fait 1/2 heure avant. C'est comme si la souffrance avait pris toute la place dans mon corps et mon esprit, puis chassé tout ce qui faisait de moi l'être humain que j'avais été jusque-là. Je n’avais jamais connu pareille douleur, je n’avais jamais autant souffert, je ne m’étais jamais sentie aussi morte de l'intérieur. Je n'étais plus qu'une plaie béante, qui ne pensait plus qu'à mourir pour être enfin délivrée de cet enfer.

Il me faudra plus d'un an et demi pour remonter la pente, chasser les envies suicidaires quotidiennes, et enfin sortir la tête de l'eau. J’ai surmonté cette longue et douloureuse agonie,   j’ai fait preuve d’une force et d’une résilience quasi surhumaines pour combattre les démons intérieur qui ont bien failli me tuer.

Aujourd'hui Dieu merci, ça va mieux même si je ne suis plus tout à fait la même. Il y a des moments où j'ai l'impression que plus rien ne pourra désormais m’atteindre, après l'enfer que j'ai enduré. Mais je sais que c'est faux je suis bien trop sensible, et lucide sur la réalité de ce monde, qui nous mène à notre perte. Et même si désormais je vais mieux, je sais que bien qu'elle se taise pour le moment, cette maladie sournoise est là quelque part tapis dans l'ombre, à guetter la moindre faille de ma part.

En lisant les témoignages, je me rends bien compte qu'il y a de plus en plus de personnes dépressives, malheureusement en 30 ans, rien ou si peu de choses ont changé concernant la prise en charge des malades. Les professionnels de santé souvent mal formés, continuent pour beaucoup de se contenter de nous prescrire des médocs, qui ne font que masquer nos troubles de façon temporaire mais qui ne nous soignent pas. D'ailleurs n'hésitez surtout pas à changer de médecin si celui-ci ne vous écoute pas, quitte à en faire plusieurs jusqu'à trouver le bon. Pour conclure, j'aimerais vraiment que tout le monde sache, que personne n'est à l'abri de la dépression. Quand elle vous prend pour cible cette maladie peut faire basculer votre vie du jour au lendemain. Merci à tous ceux qui m'auront lu jusqu'à la fin. Prenez bien soin de vous et de votre cœur.

Une pensée pour toutes les personnes atteintes par la maladie, mais aussi et surtout pour toutes celles et ceux qu'elle a réussi à emporter. Courage Louma, tu va le gagner ce combat, n'en doute pas un instant. Et sache que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Prends bien soin de toi.

Shaynyse
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C'est comme toutes ces maladies invisibles, c'est pas parce qu'on ne les voit pas qu'elles n'existent pas :) Soyons tolérant, merci pour ce témoignage !

Dreameuse_
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Je ne suis pas un fan de Brut, mais là je dois bien avouer que ça tombe bien. Je sors d'une phase dépressive de 1an et ça reste fragile. Mine de rien, ça fait du bien de voir quelqu'un en parler aussi librement. Je sais que je suis un parmi des milliers, mais on se sens moins seul face à ce fléau qu'est la dépression.

matthieu
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C'est triste courage a tous ceux qui en souffrent

Seed_LoyeOG
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Mon fils souffre de dépression, il ne va plus à l’école, ne sort plus, il a changé de façon radical.
Moi, sa maman, je serai toujours là pour l’aider.

Parents, tuteurs, voyez la détresse dans laquelle peut être vos enfants. Ils grandissent dans un monde compliqué.

Courage à vous les jeunes et moins jeunes.

❤️

MamanEconome
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Étant moi-même en dépression depuis bientôt 4 ans, je ne peux que comprendre Louma. Pleurer sans savoir pourquoi, les pensées suicidaires, l'isolement social... Des vraies épreuves où t'as l'impression de te battre ou plutôt de te débattre contre toi même.

Cette vidéo m'a redonné un peu d'espoir. Merci Louma et merci Brut. Comme Louma, j'en suis à mon 2ème redoublement à cause de la dépression 💔

leadancosine
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Souffrant aussi de dépression chronique, je compatis et j'encourage toutes ces personnes malades à ne pas se décourager. C'est possible d'être moins mal avec le temps.

lindseycarribean
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12 ans de combat contre la dépression et des angoisses handicapantes pour moi.
Ce qui m’a le plus fait avancer:
- la psychothérapie
- parler de mes émotions avec des proches
- l’immersion dans la nature
- la méditation zen
- enquêter sur les traumatismes de mes parents, grands et arrières grands parents dont j’avais hérité et qui me hantaient.
- Bouger pour se connecter à son corps

Au final c’est la peur de la mort qui est le fond du problème, il faut essayer au maximum de se confronter aux situations qui nous effraient le plus, ne serait-ce que mentalement, plutôt que de les fuir constamment. S’isoler et ruminer est effectivement à éviter, surtout parlez et faites vous aidez, on s’en sort ! La vie est si précieuse, et heureusement elle est longue. Bon courage les déprimés :)

wtch
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Les parents sont dans le déni car c'est trop douloureux d'affronter ça.
De plus, ils ne savent pas ce qu'est vivre dans un monde en ruines.
Courage à tous

corinnetalano
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Juliette tes reportages sont vraiment très bon ! Je n'en ai pas ratée un et les thématiques sont diverses et variées. En plus j'aime beaucoup l'approche que tu as avec nous bref merci Juliette et à toute l'équipe Brut pour ces incroyables reportages !
(Je tenais à le dire car ont prend pas forcément le temps à vous remercier pour votre travail)

yasmineuzumaki
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Pour les gens qui vous disent "bah regarde là tu rigoles donc tu peux pas être en dépression", deux contre-analogies : d'abord, est-ce qu'ils/elles diraient à quelqu'un avec du diabète "bah regarde là tu manges une crêpe donc tu peux pas avoir du diabète". Et aussi (même si c'est bien différent de la dépression), la dernière fois qu'ils/elles ont pris un coup dur, se sont-ils/elles interdit de rire jusqu'à ce qu'ils/elles aient complètement récupéré ? Ou, comme il est tout à fait indiqué, ont-ils/elles tenté de se changer les idées, de se distraire, d'essayer de passer du bon temps malgré la difficulté liée à leur situation, afin d'alléger leur souffrance, même juste le temps d'une soirée ?

Le principal symptôme d'une maladie mentale, ça n'est pas se sentir malheureux.se tout le temps, c'est de se sentir malheureux plus longtemps et plus fort que la moyenne (pour grossir le trait). Une personne atteinte de maladie mentale peut avoir des moment où elle se sent aussi heureuse qu'une personne en bonne santé (et heureusement)! Simplement, ils sont souvent plus succincts, plus rares, plus difficiles d'accès, et entrecoupés d'autres moments qui peuvent être très difficiles.

PS : bien évidemment les maladies mentales sont extrêmement personnelles et les symptômes sont du cas par cas. Ce commentaire n'est absolument pas exhaustif.

chlochan
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Je suis passée par la dépression pendant un peu plus de 4 mois. Imaginez passez des mois à pleurer TOUS LES jours où au moins 3 fois par semaine. Et d’avoir votre crâne envahi par des milliers d’idées à la fois, dont des scénarios lugubres et morbides vous mettant en scène car votre existance se résume à la souffrance et à la haine de vous même pour une raison ou une autre. Sans parler des manifestations physiques (pour ma part perte de poids, douleur abdominale et thoracique + en bonus les yeux gonflé et infection car je pleurais trop)… bref je vous passe les symptômes atroces.

Quand je penses que des gens osent dire que c’est de la flemme. La dépression est une maladie grave qui mérite d’être prise en charge et au sérieux. Malheureusement elle est beaucoup stigmatisée dans notre société. Et c’est le cas pour les maladies mentales en général.

Pour ma part la cause de ma dépression était connu. C’était suite à des événements bien précis. Aujourd’hui j’en suis guérie (je n’ai pas pris de médicaments) même si je suis on va dire en « convalescence ». Alors je n’imagines à quel point cela doit être dur pour ceux qui ne savent même pas pourquoi ils se sentent comme ça. En plus de la dépression, il doit avoir une confusion chronique car ils ne savent même pas pourquoi ils sont dans cet état. Cela doit être encore plus dur pour eux de s’en remettre.

Franchement je lui souhaite de la force car pour vivre avec et s’en sortir, ça demande une force énorme que seul les gens qui y sont confrontés comprendront.

Pour y avoir été, si je peux lui conseiller des trucs, c’est de se « forcer » entre guillemets à faire des choses toute bête genre (prendre une douche, faire son lit, lire un livre 10min). Ça peut aider si ça devient doucement une routine.

Ce qui m’a aidé c’est de ne pas avoir été passive à la maladie.

Je souhaites énormément de courage à tout ceux qui passent par la. Vous n’êtes pas seul et vous méritez de guérir.

Kaykay-jx
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Force à toutes les personnes souffrant de dépression ou bien juste de phases difficile dans leurs vies ! Vous êtes des guerriers/guerrières, vous allez vous en sortir je vous le promet, force à vous !!

nisa
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Bravo et merci Louma de ton courage. Dépasser la honte qu’on peut ressentir pendant ces états pour montrer la réalité de la dépression. Je te souhaite de t’en sortir, on s’en sort, même si le parcours peut être long. Ça va faire ta force

oliviawatsonressy
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Merci pour cette vidéo très intéressante... Je suis de tout cœur avec ceux, qui comme moi, souffrent au quotidien...

tgayrard
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La dépression est une maladie tellement sournoise… on s’y enfonce sans forcément s’en rendre compte. Et qd on y est, ça peut être vraiment violent.
Au fur et à mesure des épisodes plus ou moins longs de dépression, on apprend à reconnaître les signes avant-coureurs (fatigue un peu plus intense, ras-le-bol général, perte d’énergie, manque de motivation, …), et quelques fois, on arrive à accepter de se laisser aller pour réussir à retrouver au bout de quelques jours, l’énergie, la joie, l’amour de soi, des autres, et de la vie.

Cette maladie est un vrai fardeau. Je suis en plein dedans de nv et cette crise est bcp trop forte et trop longue à mon goût. Je n’arrive pas à remonter, ma fatigue étant trop intense.
Alors j’attends, je garde espoir.

topijawag
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Merci de traiter des thèmes dont on a peur de parler tel que la dépression, l'anorexie et le harcèlement scolaire. J'aimerai proposé un thème qui est difficile à aborder mais je pense que c'est une bonne suite à cette vidéo, c'est le suicide.

kidleonnel
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Je le vois encore dans les commentaires ici, mais non la dépression (comme toute maladie) n'est PAS une question de volonté, c'est bien plus compliqué que ça. La dépression c'est être littéralement cloué au sol par la tristesse avec l'envie de quitter ce monde, c'est s'isoler, c'est ne plus ressentir aucun plaisir, pour rien, ne plus avoir aucun objectif, penser que tout est perdu d'avance, se liquéfier. Seul un suivi psychologique (voire psychiatrique) couplé ou non à un traitement médicamenteux peut aider à sortir la tête de l'eau. Et ça nécessite surtout BEAUCOUP de courage. Show must go on <3

Soowana
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J'étais infirmière p pendant 28 ans dans 20 ans de nuit j'adorais mon travail sauf que j'ai une très grave maladie auto-immune qui m'a fait tomber dans le coma que personne ou pas grand monde connaissait cette maladie étant donné que c'est une maladie auto-immune et qui est très mal connue pour le moment qui donne non seulement de la dépression des surveillances constantes médicales ainsi qu'une invalidité sans possibilité de reconversion depuis 4 ans j'ai fait 26 fois l'hospitalisation pour des crises d'épilepsie importante avec convulsion et du coup mon cerveau est quasiment à plat de ce fait je suis chez moi je ne peux plus rien faire je ne peux plus conduire je ne peux même pas aller à pied me balader au risque que je fasse une grosse crise et que je ne puisse prévenir personne de ce fait je reste chez moi heureusement j'ai mon chien car comme vous le dit dans la vidéo les gens autour de vous et même votre famille ne comprennent pas et vous disent qu'il faut du courage il faut y aller allez allez bouge-toi fais quelque chose reste pas toute seule mais c'est la seule chose que je veux être seul et penser à tout ça c'est très dur car j'étais une personne très active infirmière que j'adorais faire ce travail et maintenant je ne peux plus rien faire en plus de toutes ces hospitalisations à chaque fois en soins intensif en réanimation ou dans un service de neurologie je suis suivie par super médecin mais voilà comme dit la vidéo je n'ai le courage de rien quand j'ai des amis super des gens autour de moi super ma famille super mais ne comprennent pas toujours je dis oui pour des invitations et à la dernière minute je ne veux pas y aller je n'ai pas eu le courage c'est très compliqué

valerieclapuyt