[PHILO] Eloge de l'amour- Alain Badiou

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Autres sources :

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Fondamentalement nous sommes mûs par
le principe de peine/plaisir, nous voulons obtenir le plaisir et
éviter la souffrance. Au cours de l'histoire la liberté n'a cessé
d'augmenter et la loyauté de diminuer. Dans ces conditions on voit
bien que le mariage et le couple pourraient disparaître.

[jeanbordes]

Badiou n’est pas au mieux de sa forme dans cet entretien sur l’amour où rien de bien nouveau n’est proposé par le philosophe. Alors que l’amour tient une place essentielle dans sa pensée.

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Le but de la vie au niveau biologique
c'est de transmettre nos gènes, point barre. A partir de ce constat,
tous les coups sont permis. La nature est assez inventive pour ça.
La fin justifie les moyens. L'amour n'est qu'un moyen développé par
l'évolution pour permettre à un homme et une femme de se supporter
le temps de faire un ou plusieurs enfants et de les élever. Cette
méthode est assez belle il est vrai. Le problème c'est
l'investissement énorme qui est nécessaire. Il faut beaucoup
d'énergie, de temps et de ressources. Tout ça pour ça. C'est ainsi
que certaines personnes décident tout simplement de ne pas avoir
d'enfants (mouvement No Kids) ou de ne pas se mettre en couple (MGTOW
et herbivores). D'autres veulent quand même avoir un enfant mais
sans avoir à supporter un partenaire (familles monoparentales).
Enfin certains cherchent juste à transmettre leurs gènes (donneurs
de sperme et d'ovocyte). Ce qui est sûr c'est que le couple est en
crise et que d'autres modèles, d'autres stratégies sont en train
d'émerger. Il y a une telle difficulté à aller vers l'autre que
certaines personnes ne veulent plus partager : plus partager
leur lit, la télé, leur appartement, leur vie, leur temps, leur
argent, leur patrimoine et même leur génome... ainsi je pense que
l'avenir de la reproduction humaine c'est le clonage. L'avenir de
l'amour c'est l'amour de soi, la reproduction de soi, le comble du
narcissisme.

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En ce qui concerne l'amour, Alain
Badiou en parle comme d'un travail, hors les gens sont
fondamentalement feignants ! Le cerveau lui-même tend à
économiser son énergie. On cherche à obtenir la récompense sans
fournir l'effort qui lui était auparavent nécessaire. Aller vers
l'autre, le rencontrer, le séduire, l'écouter, lui tenir compagnie,
l'aider à grandir, subvenir à ses besoins, lui faire l'amour, lui
donner un enfant, porter celui-ci, s'en occuper, l'éduquer, tout ça
c'est du travail ! Toutes ces fonctions peuvent être déléguées
à des tiers dans le cadre d'échanges marchands ou non : psys,
location d'amis (au japon), coachs, sugardaddys, escorts, donneurs de
sperme ou d'ovocyte, mères porteuses, baby-sitters, profs...
Comme nous sommes souvent déçus par
les services fournis par des êtres humains par nature imparfaits,
nous allons nous tourner vers des objets et ainsi chercher à
satisfaire notre désir de maîtrise et notre idéal de perfection.
Assistants virtuels, robots de compagnie, robots sexuels, expériences
en réalité virtuelle, utérus artificiel, moocs vont remplir notre
quotidien et celui de nos enfants.

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L'altérité dont parle Badiou c'est
justement ça le problème, ce face-à-face insupportable.
Aujourd'hui les écrans nous servent de filtre entre autrui et nous,
demain ils feront office de mirroirs nous renvoyant une image
parfaite de nous-même, celle de créateurs (de vie artificielle), de
dieux.