Si Moh -- Di Targit

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BIOGRAPHIE DE : SI MOH

Il est temps à présent de compter Mohamed Ahmane, alias Si Moh, parmi les étoiles de la chanson kabyle contemporaine

le chanteur-poète de Tizi-Ouzou né le 13 mai 1959 porte les nouveaux courants d'une musique algérienne dont l'antique métissage permet les interprétations les plus novatrices qui n'altèrent en rien les racines multiples du registre kabyle fondateur. La musique arabe, dont l'histoire traverse les siècles depuis les splendeurs de la Syrie et de la Perse anciennes, s'est nourrie d'influences profuses, sachant que le royaume Al-Andalus où se côtoyaient Arabes, juifs ou chrétiens wisigoths est demeuré le symbole de cette ouverture intellectuelle, qui fut réduite au néant en 1492 par les rois catholiques.

Quand soliste et chœur dialoguent…

Les influences arabe et andalouse se devinent aisément lorsqu'elles ne se lisent pas, à partition ouverte, suivant les strates joliment encombrées d'un palimpseste que le trop discret Si Moh assemble avec une lenteur savante et résolue depuis 1985. Des dix albums édités, de 1985 à 2010 : Hemlagh (J'aime), Our Neslib Ara (On n'est pas fous), Yir Argaz (L'Homme sans scrupule), Thikwal (Parfois je me dis), Cheikh (Le Sage), Tati Batata (La Parlotte), Inas Iwulim (Dis à ton cœur), Thaqsit (L'Histoire d'un opportuniste), Amuli Amegaz (Bon Anniversaire) et Tamughli (Le Regard), des dix albums édités, dis-je, les musicologues retiendront les particularités d'un chant tantôt basé sur la forme responsoriale syllabique, c'est-à-dire ce moment de grâce où le soliste et le chœur dialoguent accompagnés des battements de mains ou bien immergés dans la profondeur d'une derbouka frappée convulsivement, tantôt mû par la récitation épique d'un unique interprète soutenu par le jeu rutilant des cordes pincées de la guitare qui confère à la mélodie une austérité presque dramatique.

Mais il ne sert de rien de prétendre que la mélopée de Si Moh, sa souplesse rythmique, le phrasé et le grain de sa voix s'apparient à du Menguellet ou à du Ferhat : le rythme respiratoire est tout autre et la voix est d'airain. Il ne sert de rien non plus de lui trouver quelque analogie avec l'anarchiste et pacifiste français Georges Brassens. Gardons-nous d'étiqueter, à l'instar des épiciers du show-business, un ménestrel dont l'authenticité intimide et nous éloigne à cent lieues des réclames emphatiques et dérisoires des éditeurs phonographiques, quand bien même, dans les coulisses d'un apprentissage esthétique et précoce, il s'est imprégné des poésies de Louis Aragon, des textes de Jacques Brel et de Gilbert Bécaud, de la douce gravité du folk de Joan Baez et de Bob Dylan.

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