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Karl Sarafidis, 'Bergson et le faux-problème de la métaphysique' (l'idée du néant)

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La question métaphysique posée par Leibniz « pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » est issue du faux-problème du néant. Si chez Heidegger, le renversement du principe de raison suffisante procède ironiquement par la problématisation de la question, Bergson prend la voie de l’humour par la remise en question du problème. Derrière la célèbre critique bergsonienne de l’idée de néant en tant qu’impliquant un plus par rapport à l’être, la possibilité est ouverte de penser une forme de néant qui ne soit pas en contradiction avec la plénitude du Tout mouvant. Pour Bergson, les trois manières traditionnelles de penser le néant s’avèrent impossibles : le néant n’est ni avant l’être, ni le résidu spatial de l’être, ni la négation logique de l’être. A cette fausse idée du néant, Bergson oppose le rien imprévisible « qui prend du temps » et qui « change tout » de la création, substituant ainsi au point de vue angoissant et déprimé de l’intelligence, celui de l’élan de volonté qui ouvre l’avenir et qui laisse advenir l’absolument nouveau. Le projet philosophique qui sous-tend l’ensemble de cette analyse ne suscite pas une méditation sur la mort comme chez Heidegger, mais sur la naissance. Philosopher n’est rien d’autre qu’apprendre ce que c'est que naître. C'est se soucier de la naissance.