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Karl Sarafidis, « Bergson et la vie intérieure »

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Conférence faite le 26 avril 2017 à l'Institut de Philosophie de l'Académie des sciences de Moscou.
Résumé :
"La vie intérieure, bien loin d’être absolument hétérogène au langage, a déjà pu se présenter à Bergson sous la figure d’une phrase d’un long discours qui ne connaît ni le mot ni la ponctuation forte : « je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points. » (L’Energie Spirituelle, p. 56-57/858). Dans quelle mesure dès lors la reconnaissance d’une parole intérieure, incommensurable avec toute expression qui revient à traduire de la durée en espace, entraîne-t-elle une reconsidération du statut du langage dans lequel Bergson le plus souvent voit un équipement de l’intelligence destinée à travailler la matière ? La parole ne viserait plus à exprimer à l’aide de mots adéquats des états de choses à l’intérieur de soi ou dans le monde extérieur, mais à laisser entendre beaucoup plus que ce qu’il est possible d’exprimer. Ce surplus est le propre de l’esprit capable de tirer de soi plus que ce qu’il y a. Dans la plénitude de son dépouillement, la parole vraie cesse de procéder à l’étiquetages des choses et à leur désignation dans l’espace pour se donner comme mélodie, chant, incantation de ce qui dure."
Résumé :
"La vie intérieure, bien loin d’être absolument hétérogène au langage, a déjà pu se présenter à Bergson sous la figure d’une phrase d’un long discours qui ne connaît ni le mot ni la ponctuation forte : « je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points. » (L’Energie Spirituelle, p. 56-57/858). Dans quelle mesure dès lors la reconnaissance d’une parole intérieure, incommensurable avec toute expression qui revient à traduire de la durée en espace, entraîne-t-elle une reconsidération du statut du langage dans lequel Bergson le plus souvent voit un équipement de l’intelligence destinée à travailler la matière ? La parole ne viserait plus à exprimer à l’aide de mots adéquats des états de choses à l’intérieur de soi ou dans le monde extérieur, mais à laisser entendre beaucoup plus que ce qu’il est possible d’exprimer. Ce surplus est le propre de l’esprit capable de tirer de soi plus que ce qu’il y a. Dans la plénitude de son dépouillement, la parole vraie cesse de procéder à l’étiquetages des choses et à leur désignation dans l’espace pour se donner comme mélodie, chant, incantation de ce qui dure."