Mon problème avec la woke culture.

preview_player
Показать описание
Vous aurez 60% de réduction sur l'offre de 12 mois et un cours d'essai gratuit de 15 minutes, jusqu'au 31 mars.

J'espère que la vidéo ouvrira des dialogues intéressants et féconds en commentaire.

Bisous
Рекомендации по теме
Комментарии
Автор

Vous aurez 60% de réduction sur l'offre de 12 mois et un cours d'essai gratuit de 15 minutes, jusqu'au 31 mars.

CyrusNorth
Автор

Gaël Faye a écrit : "La souffrance est un joker dans le jeu de la discussion, elle couche tous les autres arguments sur son passage. En un sens, elle est injuste."
Je trouve que ça colle tout à fait à ce que tu décris.

AlphaTroupe
Автор

C'est marrant je suis une femme metisse et pas hétéro et je ne me suis jamais autant senti discriminée qu'en discutant avec des gens se revendiquant "woke" alors qu'ils prétendent défendre la plupart du temps les minorités. Et au final, c'est des gens ne faisant pas du tout partie des "minorités" qu'ils prétendent défendre, qui vont nous dire comment on doit penser et se sentir face à la société, en l'occurence "victimes" ce qui n'est pas mon cas mais non plus celui de beaucoup. Et quand on est pas d'accord avec eux on est "problématique", je trouve que c'est un des groupe les plus dangereux idéologiquement aujourd'hui. Ils nous mettent dans des cases ("raciales", d'orientation sexuelle, etc) ce qui est extrêmement oppressant mais la plupart ne s'en rendent pas compte puisqu'il n'y sont pas forcément eux même. Pour moi on avancera avec le "ensemble", et eux pensent qu'il faut discriminer positivement pour lutter contre la discrimination. Et le pire c'est que la plupart sont tellement persuadés d'avoir trouvé le droit chemin qu'on ne peut même pas discuter avec. Bref, j'ai la sensation que ce mouvement nous fait faire un retour en arrière, alors qu'ils revendiquent l'inverse.

hime
Автор

je suis assez d'accord avec le fait de laisser les concernés s'exprimer, dans le sens où on ne nous a pas entendus ou écoutés pendant des années (je suis trans donc concerné, sur ce point-là, par ces problématiques) et je sais qu'il y a des personnes non concernées qui vont se ranger du côté des concernés pour se faire un avis, le problème étant que les concernés n'ont pas forcément tous le même avis sur les différentes situations, donc reste à voir avec qui vous êtes d'accord

un autre truc qui me dérange, c'est que quand qqn va dire une connerie (raciste, homophobe, transphobe etc.) on va immédiatement le placer dans la case du méchant, alors qu'il y a des gens qui ne sont pas nécessairement racistes etc. mais juste ont été maladroits dans leurs propos à un moment donné (évidemment ça dépend de la situation, je parle pas des gens qui enchaînent les sorties racistes, en sont conscients et les revendiquent) et les gens qui sont adeptes de la woke culture ou de la cancel culture vont aller jusqu'à harceler la personne (coucou Twitter), le plus souvent sans lui expliquer en quoi son post est problématique, et dire que c'est absolument impardonnable. Cela fait d'eux, de 1, des harceleurs, et c'est pas parce que tu te situes dans le camp des anti oppressions que tu as tous les droits, un harcèlement reste un harcèlement, et de 2, des gens qui voudraient faire croire qu'ils ont toujours été woke et qu'ils n'ont jamais tenu de propos considérés comme problématiques (alors, évidemment il y a des gens qui n'ont jamais tenu de propos racistes, en tout cas pas publiquement, mais il y a des thématiques dont on a pris conscience que très récemment et ils ont très certainement eu des propos à ces sujets qu'eux-mêmes condamneraient aujourd'hui). Hors on ne naît pas antiraciste, anti-homophobe etc. on naît dans une société où les inégalités sont tellement ancrées qu'elles font partie de notre quotidien et sont considérées comme "normales" (y a qu'à voir le nombre de commentaires de boomers disant "ça a toujours été comme ça, arrêtez de vous plaindre") donc non on ne peut pas naître parfaitement woke, ça demande un travail de déconstruction qui demande plus ou moins de temps et qui prouve bien qu'à ce niveau-là personne n'est parfait. Harceler qqn sur un tweet qui peut relever de la maladresse est donc, déjà, un délit (le harcèlement est puni par la loi, si je dois faire un rappel à toutes les personnes qui se laissent pousser des ailes dès qu'elles sont derrière leur écran) et ensuite ne va strictement rien changer, si ce n'est prendre le risque de dégoûter cette personnes des combats que l'on porte (ouais c'est pas en insultant des gens qu'on va leur apprendre des choses et les rallier à notre cause, big news)

la woke et cancel cultures sont à l'origine de nombreux débats ultra complexes et qui donc énervent beaucoup, surtout sur internet où le manichéisme règne en maître, où les extrêmes sont privilégiés et où les avis nuancés n'ont pas leur place

je suis entièrement pour la lutte contre les inégalités, mais certaines personnes en ont fait des dérives qui personnellement m'ont dégoûté du milieu militant et m'ont amené à ne plus vouloir côtoyer ces gens

mes excuses pour le pavé et félicitations aux deux personnes qui auront eu le courage de tout lire

PS : j'essaie d'avoir des propos et opinions nuancés et d'accepter des débats avec des personnes qui ne seraient pas d'accord avec moi, mais je ne suis pas parfait et donc j'ai quelques opinions que certaines personnes pourraient considérer comme "extrêmes" (sauf que je harcèle pas les gens qui ne sont pas d'accord, j'essaie juste de leur expliquer le raisonnement derrière)

alexblanchard
Автор

Moi qui ai cliqué en pensant que j allais regarder quelque chose sur la cuisine asiatique 🤡 bon bah tant pis, la vidéo est super intéressante

Ash-wkbw
Автор

Je suis allée voir sur Twitter si les adeptes de la woke culture étaient énervés contre Cyrus… DANS LE MILLE! C’est incroyable vraiment, ça me rend dingue d’être si peu ouvert au débat alors qu’on crie être ouvert d’esprit (TOUT en prétendant l’être plus que les autres…) Pour eux être ouvert d’esprit = leur donner raison parce que comme dit Cyrus « ils souffrent plus » donc ils savent mieux

adeleabur
Автор

Je trouve aussi que dans cette culture il y a une sorte de concours de la souffrance... Plus tu remplies de critère, plus tu as de respect

meimin
Автор

Je suis un homme trans et tous mes amis sont cis (hétéro / homo / pan) pour une raison toute simple : malgré des dizaines de tentatives en bonne foi de rencontrer des gens de la communauté LGBTQ+ dans des groupes ou des sites de rencontres, je n'ai littéralement jamais réussi à m'intégrer :

- une fois "cancel" pour psychophobie car en blaguant j'ai dit que "j'étais fou de regarder détective conan", ce qui était une blague sur le fait que j'avais vu les 1000 épisodes qui la constituait. Le terme "fou" étant psychophobe je me suis pris une vague de haine dans la gueule que j'ai absolument pas compris

- pour avoir "trop parlé" d'une de mes passions sans m'en rendre compte, quelqu'un m'a dit cash "tu es soit autiste, soit tu fais du mansplaining, j'espère que tu es autiste car au moins eux on les déteste pas". Je ne parlais avec ces gens que depuis 10min et tout le monde a rejoint cette personne sur son diagnostic, m'affirmant que je "parlais comme un autiste" mais que "ce n'est pas une insulte d'être autiste donc t'as pas le droit de le prendre mal". Je suis parti de là en PLS totale.

- j'écris énormément donc je me suis tourné vers les milieux écrivains LBTQ+ je me suis pris la tête avec ces fameux "trigger warning" car il fallait littéralement en mettre pour tout : dépression, nudité sans sexe (en l'occurrence le personnage enlevait un binder et se retrouvait torse poil on m'a dit que c'était choquant et qu'il fallait le prévenir en TW ), insultes plus ou moins fortes ( un "putain" doit avoir un TW "insulte sexiste" même dans le contexte où c'est une exclamation de surprise), et j'en passe... A chaque fois que j'oubliais un TW on me tombait dessus a tel point que je suis parti

- je suis musicien intervenant notamment dans les écoles et hôpital et ayant été en stage à l'hôpital de Marseille, pour faire plaisir a une grand mère kurde j'ai cherché un chant dans sa langue qu'elle aurait pu connaître. J'étais donc retourné sur des groupes LGBTQ+ que je connaissais en espérant trouver quelqu'un pour m'aider. Je me suis fait insulter pour pratiquer "un boulot qui invisibilise les personnes racisées" et que tout ce que je faisais était "de l'appropriation culturelle". (Conclusion je n'ai pas pu chanter a cette dame kurde sortie de l'hôpital avant que je trouve quelque chose, j'espère qu'elle va bien) j'ai eu le même souci quand j'ai du trouver des renseignements sur une chanson algérienne que je devais transmettre a des enfants de primaire, étant blanc français ce n'était pas à moi de faire ça selon eux.

Au final j'ai l'impression que ce comportement ultra sensible ne se retrouve que sur internet, quasiment... J'ai jamais rencontré de personnes trans IRL malheureusement (ça me rend vraiment triste car il y a beaucoup de choses, de ressenti ou de questionnement dont je peux difficilement parler avec une personne cis car difficile à comprendre quand pas concerné) mais en fréquentant des établissements IRL (bar gay ou juste le hasard de la fac) bah j'ai beaucoup moins retrouvé tout ceci et les discussions étaient plus mesurées et j'oserai le dire beaucoup plus intéressante

Maintenant en écrivant ce commentaire je ne sais pas si je vais me prendre des insultes transphobes ou des insultes sur le fait que je suis LGBTQ+phobe xD

sanpergliey
Автор

À chaque video, j'ai l'impression que tu es le synthétiseur de toutes mes pensées flous. Merci de t'exprimer aussi justement sur tous ces sujets.

briandmargot
Автор

Je suis un homme blanc cis genre hétéro et j'aimerais revenir sur le point à 2:15
Le problème c'est qu'en tant qu'homme et au temps de l'éveil des consciences sur les problèmes sociétaux/sociaux nous aussi on veut parler des choses qui nous impactent, sauf qu'à chaque fois qu'on voudra le faire on nous dit "non mais t'as pas le droit de te plaindre t'es un homme" (et encore moins le droit si tu es blanc, hétéro et cis genre) et cette tendance là est maintenant presque devenue systématique. Sous le simple prétexte que je suis un homme, je dois la boucler sur tout mes problèmes et endurer en silence. C'est pas un peu du sexisme ça ? je rappelle la définition du sexisme : "Attitude de discrimination fondée sur le sexe".

Donc un homme doit la fermer, d'autant plus si il est blanc, cis genre et hétéro, même si il veut dénoncer que 95% des SDF sont des hommes, 75% des suicides sont des hommes, dans 85% des cas la garde de l'enfant revient à la mère, 80% des alcooliques sont des hommes etc.. qui sont des problèmes énormes dans la société. Sauf que presque tout le temps on nous rétorquera de la fermer et qu'on n'a pas le droit de se plaindre. Pourquoi les mouvements "Woke" ne prennent pas en compte ces choses là aussi ? Le sexisme systémique existe et bien entendu qu'il existe pour les femmes mais dire que pour les hommes il n'existe pas est faux.

mattwinther
Автор

Super analyse ! Personnellement, un truc qui m'agace assez c'est que le mot "privilège" est presque devenu un gros mot, une insulte, et suppose qu'il faudrait en avoir honte et le renier. Certes avoir un privilège signifie qu'on bénéficie d'une inégalité, et l'inégalité c'est une chose à combattre. Mais en bénéficier ne veut pas dire qu'on y contribue. Déjà par essence on parle de caractéristiques qui sont en dehors de notre volonté (couleur de peau, genre etc), pas d'actions ou de choix donc en un sens on n'a pas à en être fier ou en avoir honte. Ensuite il faut être conscient de ses privilèges pour pouvoir s'en servir et combattre les inégalités. Par exemple : si tu lis ce message, c'est que tu as internet et un appareil pour regarder Youtube et que tu sais lire, tu es donc privilégié matériellement et dans ton éducation par rapport à beaucoup de gens. Alors sers-toi en pour faire de bonnes choses ! Si tu vois une meuf se faire emmerder dans la rue et que tu es un homme, sois conscient que le mec qui l'emmerde fera moins le malin devant un autre homme et interpose toi ! C'est à ça que servent les privilèges, ce n'est ni bon ni mal par défaut, c'est ce qu'on en fait qui est important.

_Gabyo_
Автор

9:25 Oui ! C'est ça qui m'énerve!
Certains vont jusqu'à insulter des gens qui partagent leur avis sur des faits parce qu'ils ne sont que des "hommes cis blancs", jusqu'à les diffamer et en venir à dire qu'ils ne sont pas intéressants et que leurs points de vues ne valent rien! Hors, oui, il ne souffre pas nécessairement de discrimination envers son genre, sa sexualité et sa race (et encore, vu qu'aujourd'hui c'est grandement critiqué avec la woke culture...), mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas renseignés, qu'ils ne sont pas aptes à comprendre et qu'ils ne souffrent pas eux-mêmes.
Merci d'en parler!!

niaouw
Автор

Quand on voit les pincettes que tu dois prendre, et notamment le fait que tu sois obligé de désamorcer plusieurs attaques pour ne pas les subir par la suite dans l'espace commentaires (exemple, l'histoire du ouin-ouin), on comprend qu'il y a un problème.

Pour moi l'autre critique que je ferais à la cancel culture est là : elle pousse tout le monde à s'auto-censurer de peur de se faire détruire sur Twitter. Ça me semble pas être un mode de fonctionnement normal, sain ou désirable.

lemurantin
Автор

Merci d'oser parler de ce sujet qui est quand même extrêmement casse-gueule en ce moment...Au début j'étais ravie de cette initiative de la Woke culture et cancel culture, du moins dans les commencements du phénomène. Mais là, plus ça va et plus je trouve ça non seulement de plus en plus idiot et absurde mais aussi violent et particulièrement dangereux (car extrême). Et pourtant, je rentre dans la catégorie "victime" par bien des aspects: je suis occidental et blanche mais j'ai un handicap, je fais partie des lgbtq+ et je suis une femme (victime de SA). J'ai donc à priori tous les paramètres pour me sentir "bien" dans cette culture mais ça n'est pas le cas car :
1. elle est fermée au débat: il y a de + en + une vérité unique et on est cancel si l'on n'y adhère pas ou que l'on souhaite juste en discuter
2. elle est violente. Je parle ici de la violence de la cancel culture systématique: bullying, harcèlement, menaces, insultes, dépossession de son travail, etc...
3. elle ne permet pas d'avancer. S'il y a bien une chose que j'ai pu apprendre c'est que comprendre et accepter que l'on est une victime est important pour avancer, mais si l'on reste dans cette case, on sera malheureux toute sa vie. Car on attendra des autres que l'on s'occupe de nous. Bien sûr que l'on peut être victime de qql chose et que ça n'est pas de notre faute. Par contre, vouloir rester dans cette posture de victime pour ne pas prendre la responsabilité d'être nous, d'avancer, de vivre et d'aller mieux...c'est toxique.

Autre note: il serait bien d'arrêter d'amalgamer la couleur de peau et l'origine comme le font les américains. La peau blanche est très répandue et n'est pas synonyme d'une origine occidentale...

lae
Автор

Wow cette vidéo n’est pas seulement sur la woke culture elle ouvre les yeux sur plein d’autres sujets de la société, merci pour la vulgarisation si bien réalisée, ça mérite beaucoup plus de visibilité.

leantho
Автор

Il y a encore quelques mois je faisais partie d'un groupe de potes avec lesquels on s'était réuni grace à notre passion commune (qui soit dit en passant, n'avait strictement rien a voir avec le sujet de la vidéo). Mais le sujet du wokisme était ultra présent et très peusant pour moi. Certaines personnes étaient LGBT+ et le sujet en devenait omniprésent. Dès qu'on parlait d'une personnalité populaire en bien pour tel ou tel sujet, certaines personnes du groupe devenaient agressives et l'insultait sous prétexte que cette personnalité était transphobe ou autre car je cite "si tu ne veux pas te prononcer sur le sujet c'est que tu es transphobe" (en parlant de la personnalité).


Le climat était devenu tellement lourd que j'ai quitté le groupe :(

louptatu
Автор

Eh beh merci pour cette vidéo pleine de bon sens et d'amour. Entendre qqun utiliser des mots comme "je pense", "je trouve que", etc et parler du coeur sur un sujet sensible socialement, sans prendre de pincettes mais sans jamais être mesquin c'est vraiment plaisant à écouter.

julelemaitre
Автор

D'autant plus que parfois, en tant que victime, ça fait du bien de fou d'entendre d'autres personnes s'exprimer sur le sujet. Ca donne le sentiment d'être moins seul dans un combat qui parait perdu d'avance, le sentiment d'avoir bien plus d'alliés que "prévu".

kausevandreke
Автор

Est ce que le fait de se dire woke n'est pas déjà un red flag? Personnellement je sais que je suis ouverte aux questions de racisme, sexisme, commu lgbtq+, handicap etc mais j'ai souvent remarqué que les personnes qui se targuaient le plus d'être woke étaient curieusement les plus autocentrées, fermés d'esprit, et intolérants que je connaisse... Comme si ils cherchaient une espèce de reconnaissance ou une forme d'appartenance je ne sais pas... Mais quand tu te renseigne sur les problèmes de sociétés et les avancées sociales je ne vois pas trop l'intérêt de crier haut et fort d'être "woke".

Et puis, même si je suis moi même de plus en plus fatigué par rapport cette injonction à la pédagogie face aux personnes ignorants certaines injustices systémiques, n'oublions pas que nous l'avons aussi été et que nous ne sommes pas tous égaux en terme, d'accès à la culture, aux rencontres etc...
Nous avons tous été ce petit enfant, ado et même adulte ignare peut être, naïf en tout cas bien crédule parfois. Nous avons tous suivi le rang. Qu'elle chance d'avoir remis en question les rouages de notre société! Nous avons tous des privilèges peut importe d'où on vient. C'est trop facile de cracher sur des erreurs de parcours, car nous continuons d'en faire et d'apprendre tout les jours.

Laura-zqxn
Автор

"D'où parles-tu ?" : c'est la question que l'on posait lors des AG de 1968. Pour mettre en perspective l'avis qui était émis : on n'a pas la même vision du monde quand est né dans 16e que lorsqu'on a grandi dans un bidonville. Cela donnait des débats houleux, mais des débats !
Sauf que le phénomène de libération des opprimés, maintenus dans le silence, a donné lieu à un sectarisme communautaire, où, effectivement, plus tu coches les cases de l'oppression, plus ta parole mérite d'être écoutée. Parce que logiquement, plus tu es affublé de désavantages, plus tu vas souffrir.
Moi c'est là que je désapprouve :
- les échelles de souffrance sont profondément différentes en fonction des histoires. Deux gays issus de milieux sociaux différents ne vivront pas "l'oppression systémique" de la même façon. Il n'y a qu'à voir comment l'homosexualité d'e Gabriel Attal n'a pas du tout empêché ce dernier d'arriver au plus sommet de l'Etat, alors qu'Edouard Louis a dû, lui, fuir son village où il était persécuté.... Et paradoxalement, cette souffrance, lui a su la sublimer et en faire une force. Il s'est hissé jusqu'à devenir normalien et grand écrivain, et, alors même que sa classe l'avait rejeté, il a eu la magnanimité de mettre sa brillante parole au service de "ses origines" pour que les politiques se questionnent quant aux dégâts qu'engendre le capitalisme vorace sur les prolos. Il a donc réussi à transcender sa souffrance, à pardonner à ceux qui l'ont offensé (mmmh ça me dit quelque chose cette phrase...), et à faire "de l'or avec de la boue " (Baudelaire).
- qui sommes-nous pour juger de la souffrance légitime des gens ?! Ce n'est pas parce qu'on est "bien né" (blanc cis) qu'on ne souffre pas, et que cette souffrance n'est pas légitime.
L'état de souffrance, les TW, enferme les gens opprimés dans une précarité intellectuelle et une insécurité qui les dessert : ils ne font plus qu'un avec leur stigmate, et finissent plus par vivre qu'à travers cela... Construire une identité sur des traumas rend l'ontologie friable et ne peut pousser qu'à se conforter douloureusement dans ses plaies.
Je dis ça car je suis une femme, malade (handicapée à 80%), victime de viols... Mais je ne suis pas QUE ça. Je bénéficie certes de la "discrimination positive " car reconnue TH (ou comment faire d'un oxymore une plus-value, wtf) dans le monde du travail, mais c'est à double-tranchant. Comment se reconstruire ainsi ?
Et pour dézoomer de ma propre situation : comment reconstruire une lutte pour un monde meilleur si on crée des communautés de gens séparées les unes des autres, des échelles de "souffrance légitime" ?
A trop vouloir défendre sa communauté, on nuit au vivre-ensemble, on se désolidarise. La réalité est infiniment plus complexe, et les raisons d'une discrimination sont multifactorielles : mais ça, on ne le comprend que si on accepte le DIALOGUE - condition sine qua none pour dépasser le stade de la reconnaissance des traumas. Et accepter de reconstruire de nouvelles solidarités, plurielles, chaotiques, mais dans la joie & avec l'envie d'avancer ensemble, avec nos différences comme liens et non comme boulet au pied.

SmegmaUberAlles