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Vidéo : En Birmanie, le difficile retour à la vie des prisonniers politiques
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En 50 ans de dictature, près de 10 000 Birmans ont été emprisonnés pour avoir contesté le pouvoir militaire. Ces prisonniers politiques ont quasiment tous subi des tortures physiques et psychologiques. Certains sont restés enfermés pendant près de trente ans. Les conditions de vie inhumaines qui leurs étaient réservées ont rendu leur retour dans la société très difficile. Notre reporter les a rencontrés.
En Birmanie, il y a moins d’un an, en novembre 2015, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti dirigé par le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, remportait les législatives à l'occasion des premières élections libres du pays depuis un quart de siècle. Cette victoire historique est aussi celle de milliers de dissidents opposés au régime de la junte, dont bon nombre ont été emprisonnés. À partir de 2011 et le changement de régime, ils ont commencé à être massivement libérés, après des années d'isolement, d'exclusion et de mauvais traitements. Jusqu'à encore récemment, il n'existait pas de structures dédiées à leur réinsertion, mais les choses sont en train de changer.
Une poignée d’activistes a d’abord fondé, dès 2010, une association clandestine en Thaïlande voisine, l'AAPP (Association d’assistance aux prisonniers politiques), qui a initié un programme d’aide psychologique pour les opposants pourchassés ayant fui la Birmanie. Deux ans plus tard, l’association a été autorisée à s’installer à Rangoun, la capitale économique birmane. Elle emploie désormais une vingtaine de "conseillers psychologiques", qui sont eux-mêmes d’anciens détenus. Une université américaine, l'université Johns Hopkins de Baltimore, a aujourd’hui perfectionné ce programme, financé par l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Si le sort des anciens prisonniers politique s’est amélioré, la page de la junte militaire n’est pas totalement tournée. En août dernier, l'AAPP et l'association Info Birmanie recensaient encore plus d’une centaine de détenus de conscience en Birmanie.
Nous avons tourné notre reportage au lendemain de la victoire de la LND et dans des conditions particulières : les Birmans avaient déjà leurs regards tournés vers l’avenir. La junte, quant à elle, semblait presque absente, laissant agir la presse avec moins de contrôle que d’habitude. Nous avons ainsi pu rencontrer librement plusieurs anciens prisonniers politiques. Ils nous ont fait part de leurs traumatismes, comme de leur difficulté à se réinsérer dans la société birmane en pleine mutation.