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Après la saga Rocky, TCM Cinéma poursuit son exploration du cinéma d’action culte dont Sylvester Stallone fut dans les années 80 l’icône.

RAMBO : LA BÊTE
Pour Stallone, Rambo incarne la face sombre de son être. En 1982, au fait de sa gloire grâce à Rocky qui en constitue la face lumineuse, l’acteur réalisateur scénariste travaille sur l’adaptation de Premier Sang, un roman de David Morell que doit mettre en scène le réalisateur australien Ted Kotcheff. Il s’agit de l’histoire d’un vétéran de la guerre du Vietnam qui, de passage dans une petite ville, en est violemment chassé par un shérif qui refuse de voir trainer chez lui le reflet d’une Amérique qui a perdu la guerre. Tel est le point de départ inique d’un serial sans foi ni loi, où le soldat Rambo est vite ramené de l’état de proie en détresse à celui de bête de guerre sauvage. Rambo se transforme à mesure que les blessures refoulées du Vietnam réapparaissent. A la fois, drame sur une Nation traumatisée et rancunière et serial sans temps mort, ce Rambo est le pont idéal entre les grands films politiques sur le Vietnam de la fin des années 70 (Apocalypse Now, Voyage au bout de l’enfer) et le blockbuster rutilant des années 80 dont il deviendra l’emblème absolu.

RAMBO 2 : LA LÉGENDE
Si dans le premier volet, Rambo s’était peu à peu transformé en homme machine, il va continuer sa mue dans les deux volets suivants. L’image du vétéran échoué, hagard, s’est réinventée en légende vivante d’une Amérique qui peut triompher de tout et même réécrire sa propre histoire. Si bien que dans le furieux Rambo 2, Stallone venge à lui seul son pays en reconduisant des années plus tard la guerre du Vietnam. Le film d’action vient d’entrer dans sa modernité : un héros seul contre le monde, capable de faire plier le réel à la seule force de ses muscles. Ce deuxième épisode comporte quelques scènes incroyables d’action écrites par un certain James Cameron qui vient de triompher avec Terminator.

RAMBO 3 : LE DEMI DIEU
Fort de ce succès, Rambo 3 sera à sa sortie en 1988 le film d’action le plus cher de l’histoire. Stallone, toujours aux manettes du scénario, pousse la logique des deux films précédents dans ses extrêmes. La légende a été dépassée. Maintenant, Rambo est à la fois un ange exterminateur et un Saint épris de bouddhisme. Après l’Amérique rancunière et le Vietnam, Rambo combat l’armée soviétique, prêt à en finir une bonne fois pour toute avec la guerre froide. Rambo ne fait plus que réécrire l’histoire, il l’achève, la précède quelques années avant la chute de l’URSS. Véritable tour de force délirant, le film prend acte également des récents succès de Jean Claude Van Damme et organise quelques scènes explosives de close combat avant de confronter littéralement les machines entre elles, dans une séquence opposant un tank à des hélicoptères surmontés de missiles. C’est aussi le dernier film d’action des années 80. Comme Rambo, le genre peut à son tour se réinventer.