Peut-on jouir dans un monde injuste ? | Les Idées Larges | ARTE

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Peut-on consommer de manière insouciante dans un monde inégalitaire et aux ressources limitées ? Ou doit-on au contraire refuser les plaisirs que nous offre le système si on veut critiquer ce système? Dans cet épisode, Laura Raim interroge la tension entre nos plaisirs, qu’ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, et les impératifs politiques contemporains, en compagnie de Michaël Foessel, auteur de Quartier Rouge, Le plaisir et la gauche.

Dans cet essai, le philosophe reproche à une partie du camp progressiste, qu’il soit écologiste, féministe ou plus largement de gauche, d’avoir abandonné la défense du plaisir à la droite. Face à la crise écologique, plutôt que de demander aux individus de renoncer à ce qu’ils possèdent, Michaël Foessel invite à défendre une conception du plaisir alternative et à reconsidérer sa dimension émancipatrice et subversive.

Avec également Elsa Godart, philosophe et psychanalyste.

Les références citées dans l’épisode (dans leur ordre de citation) :
- Michaël Foessel, Quartier rouge, Le plaisir et la gauche, PUF, 2022
- Blaise Pascal, Pensées, Editions Bordas, 1669
- Voltaire, Le Mondain, 1736
- Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, 1750
- Elsa Godart, En finir avec la culpabilisation sociale, Albin Michel, 2021

Disponible jusqu'au 12/05/2027



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Комментарии
Автор

Oui on peut jouir de la vie . Sans une consommation effrénée. Sans écraser les autres. Refuser les diktats de la mode, de la beauté, des désirs que l'on nous suggère et réfléchir sur soi... ça apporte beaucoup. La sobriété heureuse bien sûr qu'elle est possible. Et comment... Selem à tous qui que vous soyez...

NadiaNadia-gqrj
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Même si je suis d'accord avec l'objet de la vidéo, je suis toujours un peu dépité de voir que dans notre société néo-libérale actuelle et y compris dans cette vidéo (et dans les propos du philosophe), il est intégré dans l'inconscient le plus profond que le plaisir passe obligatoirement par la consommation. Signer cette pétition de principe y compris dans un travail de réflexion sur le sujet en dit long sur notre formatage idéologique.

EddyJaber
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Longue vie à cette émission, et qu'elle fasse des petits !

verfter
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Personnellement, voir ces quantités de sapins morts dans les commerces, dans beaucoup de foyers qui par ailleurs ne sont pas forcément religieux et les trottoirs au mois de janvier qui ressemblent à un cimetière d'arbres morts me rend triste. Nous avons opté depuis des années pour des sapins que nous avons fait nous même avec notre fille. Tout cela est personnel et il ne faut pas lier le plaisir à la consommation ni juger quelque comportement que ce soit. Notre fille nous a permis aussi d'apporter une conscience différente dans le foyer, elle est écoeurée par notre consommation de viande, elle y voit des animaux morts. Merci pour ce reportage intéressant.

CelineRB
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Apprécions l'incroyable clarté dans le développement de l'introduction et de ce reportage en général. C'est tellement satisfaisant de suivre le trajet d'une réflexion claire et précise. Merci.

glipiglupi
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Le désir peut être jouissif de manière permanente si nous apprécions la progression vers celui ci. Plus généralement je trouve que le principal problème de notre société viens la manière dont nous voyons le plaisir, le vrai plaisir c'est la curiosité, apprendre, se voir progresser, comprendre l'autre, partager, surmonter une difficulté, etc... Mais nous sommes trop dans le matériel et le vice et nos désir de rapportent souvent à un problèmes d'ego tout comme notre rapport aux inovations, le but n'est pas de faire progresser la société mais de restreindre son accès pour maintenir une boucle perpétuelle d'envie et donc de frustration qui nous empêche de profité car quand nous possédons ou avons accès à nos désir passé ils sont déjà obsolètes et remplacé par de nouveaux.

anthonychenuel
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Merci Laura Raim ainsi que toute votre équipe et Arte plus généralement, merci beaucoup pour ces contenus d'une grande qualité. Au delà de la source de sagesse, vous êtes une lueur dans le paysage éprouvant de la télévision et des contenus multimédia plus globalement. Merci 🙏

yohanbourcier
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Je n'avais jamais vraiment pensé à cette distinction. Excellente émission. Merci

egonsangsoo
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Si tu culpabilise d'avoir un sapin ou non tu as déjà un soucis. Un sapin c'est mignon quand tu as des enfants, juste avant de leur détruire leur rêve induit qu'il existe un père noel, subtil mélange de dopamine et de culpabilité pour qu'il se tienne à carreau en espérant une récompense matérielle.

Puis tu leur explique que le sapin c'était un stock de carbone immobile, mais qu'on préfère finalement utiliser les m² pour de la culture annuelle qu'on crame annuellement. Ce stock c'est donc autant de m² de non-forêt, et non stockage. C'est une ineptie, une fois que tu constate que non seulement c'est juste un traumatisme à rebours pour ton gamin, mais qu'en plus il va passer son existence à apprendre qu'on est en phase d'extinction de masse grâce à l'addition de toutes ces petites pratiques innocentes et mignonnes, mais destructrices une fois reproduites par un facteur de 7 milliard de compères.

Si tu as ce type de réflexion, c'est que tu te poses des questions sur l'avenir de ton petit. Et si tu fais ça pour lui et pas pour ton égo, la tradition ou par mimétisme par rapport aux voisins et copains, alors ton sapin tu le laisse en forêt, et tu jouis d'un moment privilégié avec ton gamin et non pas d'un rituel commercial.

Tu me diras que ça va isolé ton gosse des autres ? Et ben c'est là que le collectif doit intervenir, exactement. Pour le sapin comme pour les autres déchets en puissance, qui n'apportent rien d'autre que de la misère sous couvert de tradition ou de normalité. Qu'on arrête collectivement ces conneries, que ceux qui soient isolés soient les pollueurs et gaspilleurs, pas les "marginaux" qui mangent de la salade plutôt que du jambon à chaque repas, ou qui choisissent d'être à vélo alors qu'ils possèdent une voiture, ce qui est actuellement le cas. Espérons que le réveil viendra avant la fin.

Elviloh
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Il y a des plaisirs qui plombent le climat ou font du mal aux autres (espèces, souvent). Ce que j’ai entendu semble balayer cela.

mhellash
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Comme toujours c'est super intéressant et ça allume des tas de lumières dans ma tête. Merci beaucoup, j'adore cette émission!

soniamartin
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« Nous vivons dans un monde où ceux qui gagnent 100 000 € par mois persuadent ceux qui gagnent 1 800 € que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535 €. Et ça marche... » - Felix Lobo

kilkilkil
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Le fameux foie gras et son plaisir coupable. Le foie gras symbole de l'accès à un petit luxe. Et si nous mettions en marche nos neurones miroirs un peu plus souvent, est-ce que ces petits luxes ne perdraient pas toute leur saveur ? Est-ce que la prise de conscience de l'autre, est-ce que l'altérité peuvent nous permettre de faire évoluer notre concept du plaisir sans faire intervenir la culpabilité mais juste par empathie ? Comment peut-on avoir du plaisir sans nous poser de question et sans considérer les impacts de nos actes ?

beaconseils
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Pourquoi opposer de manière manichéenne les responsabilités collectives aux responsabilités individuelles? C'est un faux dilemme. Les deux ont leur pleine importance. Il est autant critiquable de sous-évaluer la porté des responsabilités collectives, que de reprocher aux instances - que nous élisons - de ne pas avoir le courage dont nous sommes nous même dépourvus...

miles
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vous confondez tout.
ce que vous appelez "petit plaisir" ou "luxe" c'est du consumérisme.
la petite robe Shein achetée 10 fois par an, le Suv neuf ou le iphone qui vient remplacer un téléphone ou une voiture a peu près identique...
consommer, consommer par plaisir... c'est une automutilation que notre société s'inflige a elle même.

lcourni
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Merci et bravo pour cette émission et pour les autres aussi.

marionmouquet
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Dommage, je croyais que le documentaire allait parler des plaisirs comme: conduire un SUV avec de la C, le chemsex ou les paris sportif en ligne. Mais bon, si le plaisir consiste à prendre un petit verre à noël, ca va, le monde est supportable.

jblalame
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Mercii !! Ca précise des expérimentations et questionnements autour desquels je tourne depuis des années !

SWPetitDragon
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il serait déjà intéressant de déconstruire comment les désirs se forment, car les désirs changent lorsque la conscience s'ouvre.

evamenguy
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bon, la vidéo est intéressante, mais ça part un peu dans tous les sens, et ça fait l'impasse sur certains points :
- déjà, la distinction entre le plaisir et le luxe est floue, or la question "peut-on jouir dans un monde injuste" est assez différente de "doit-on rechercher le luxe dans un monde injuste"
- un autre problème est l'absence de délimitation du concept de plaisir : une question importante qui relève de cette délimitation serait "peut-on ne pas jouir dans un monde injuste", et plus généralement, "peut-on ne pas jouir ?" - la réponse étant, à moins d'introduire une nuance entre plaisir et jouissance (pas nécessaire en l'état), "non", car le plaisir est un paramètre objectif du fonctionnement de notre cerveau
- à ce stade on peut donc revenir à la définition du luxe et se demander si on ne devrait pas définir le luxe comme un plaisir qui n'est pas nécessaire au fonctionnement de notre cerveau... évidemment la définition du fonctionnement normal du cerveau est politique, et même en prenant des pincettes on risque d'en revenir à la définition des désirs naturels d'épicure, qui est ambigüe, puisqu'un désir naturel non nécessaire au maintien de notre corps peut, comme dans l'exemple de la gastronomie, avoir des conséquences écologiques clivantes
- on pourrait donc résoudre la question du point précédent en introduisant une nouvelle distinction, entre le luxe inoffensif, sans conséquences politiques, et le luxe offensif, qui ne peut être dissocié de conséquences politiques (oui c'est volontairement vague, car le point suivant vient clarifier les choses)
- le gros problème de votre vidéo, c'est qu'elle ne parle pas du motif qui la hante, qui est le capitalisme, comme mode de production et mode d'organisation principal des sociétés humaines contemporaines - et comme système de valeurs qui en découle, car en effet, c'est le capitalisme qui produit de la culpabilisation. et la manière dont le capitalisme produit de la culpabilisation, c'est en masquant sa structure objective (un rapport social, donc collectif, dans lequel certains dominent et d'autres sont dominés) par un recours à la subjectivité de ses pions, dont on magnifie la responsabilité, à laquelle on accorde un caractère véritablement magique, qui permet de ne plus voir la structure objective, et donc d'absoudre cette dernière. c'est l'argument que l'on voit à longueur d'espaces commentaires ytube : "si tu parles d'écologie, tu es hypocrite parce que tu possèdes au minimum un smartphone avec connection internet", ou la version plus pure (en termes de cohérence avec la théorie économique capitaliste) : "si la demande n'existait pas, il n'y aurait pas d'offre", ce qui sous-entend que toute pratique délétère pour l'humanité et la planète qui existerait dans l'industrie serait a priori justifiée par le fait qu'il existe un nombre suffisant d'humains pour la valider, puisqu'ils valident la marchandise que cette industrie produit. c'est une escroquerie philosophique énorme (et très présente de nos jours, c'est peut-être un signe) qui à elle seule mériterait plusieurs vidéos !
- tout le paradoxe vient aussi du fait que le capitalisme contient en lui-même et sans contradiction (au point de vue des pratiques économiques et sociales, car est-il besoin de le rappeler, les contradictions logiques n'existent qu'en logique, pas dans le monde réel, ou du moins pas autant) à la fois le culte du plaisir et le culte de la culpabilisation du plaisir. il appert néanmoins que le premier, plus ancien est aussi plus fort, et que le second déborde de la seule sphère capitaliste (et concerne aussi les révolutionnaires anticapitalistes comme l'évoque la vidéo ; et ici on pourrait se demander si c'est réellement un argument politique cohérent avec les idées anticapitalistes, ou si c'est simplement un pis-aller militant, une manière d'obtenir un résultat pratique lorsque les ressources font défaut). or si le capitalisme contient ces deux thèmes argumentatifs, ce n'est probablement pas parce que le plaisir ou le refus du plaisir sont à eux seuls, respectivement, des propriétés suffisantes pour définir le capitalisme. pour la définition, on se référera au tiret précédent (et on lira marx, qui est moins concis), et pour comprendre que le plaisir peut être dans certains cas cohérent avec le capitalisme et pas dans d'autres, il y a les exemples historiques cités dans la vidéo (1871, 1936), et on se référera au quatrième tiret. on peut donc admettre que le plaisir est au mieux ambigu, et donc, similairement à notre premier tiret, que la question est mal posée (ce qui est finalement un des propos de la vidéo elle-même car c'est un topos de la philosophie en france).
- un dernier point concerne donc l'ordre des priorités : si on considère qu'il est moral et nécessaire de lutter pour préserver l'environnement, peut-on faire l'économie (hihihi) de la lutte anticapitaliste ? et si c'est bien cette lutte qui est décisive, le plaisir est-il une partie nécessaire de sa définition ? je crois qu'on a tout intérêt à revendiquer la joie de type "événement" pour diffuser cette lutte, mais ce n'est pas dire qu'elle définit nécessairement la lutte. en fait il faut poser la question : "s'il n'y avait aucun plaisir dans cette lutte (en vertu du second tiret on se dira que c'est contestable a priori), serait-elle pour autant moins morale et nécessaire ?" ; vraisemblablement, non !
- de ce qui précède on conclura que la conclusion de la vidéo est pertinente, à ceci près qu'il ne devrait pas être question de "la promesse de nouveaux plaisirs pour tous", précisément parce qu'on peut supposer que même en l'absence de cette promesse, une contestation de l'ordre établi est nécessaire. bien entendu, la "promesse" est formelle et performative, elle consiste à convaincre ceux qui ne peuvent pas être convaincus autrement ; mais déjà en posant cela on esquive une question politique cruciale : comment au XXIème siècle, alors que l'éducation a atteint un niveau historiquement inédit à l'échelle mondiale, en vient-on à partir du principe que la raison serait à elle seule incapable de produire une adhésion politique ? en réalité, on esquive la question de ce qui limite le règne de la raison, qui est le capitalisme, qu'on en viendrait par là presque à légitimer (pas forcément sciemment, mais ça ne change rien au problème). or c'est précisément là que le bas blesse : si l'on veut utiliser le plaisir pour vendre le changement politique, c'est parce qu'utiliser le plaisir pour vendre est une pratique capitaliste. aussi il y a une petite contradiction entre cette une société réelle, tangible, qui s'autojustifie par le plaisir, et les vélléités à en sortir qui reposeraient sans nuance sur le plaisir, puisque celles-ci sont imaginaires et intangibles. autrement dit, à poser le même critère de réalisation (le plaisir), la contestation du capitalisme fait moins bien, moins efficace que le capitalisme.
(une porte de sortie possible à mon humble avis serait de substituer le plaisir par la liberté, car même si celle-ci est elle aussi intégrée à l'autojustification du capitalisme, il est bien plus facile de montrer en quoi elle n'existe pas et pourrait au contraire exister dans une autre société, que de montrer la même chose avec le plaisir... évidemment la limite est que la liberté est en premier lieu plus intangible et abstraite que le plaisir, ce qui impose un filtrage social et donc moins de diffusion auprès du grand public... donc le débat n'est pas clos, loin de là... bref j'ai été long, sans doute trop, merci d'avoir lu)

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