Reste dans ta classe ! | Vivons heureux - ARTE Radio Podcasts

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Il y a dix ans, Delphine Saltel avait inscrit ses deux filles à l'école maternelle de son secteur, un quartier du sud de Paris au bord du boulevard périphérique. L’établissement, classé en REP (réseau d'éducation prioritaire), était déserté par les classes moyennes qui préféraient envoyer leurs enfants dans une école privée catholique toute proche. Cette situation tristement banale, avait inspiré le podcast Y'a deux écoles où Delphine Saltel interrogeait ses voisins, des spécialistes et ses propres angoisses. Pourquoi choisit-on une école plutôt qu'une autre ? Que dit la sociologie ? Et que valent nos convictions face au réel ?

Depuis, la valse des ministres de l’Éducation nationale n'a cessé de nous remettre sous le nez la crise d’un système scolaire à deux vitesses qui creuse les inégalités. Delphine Saltel retourne voir les parents et les élèves qu’elle avait enregistrés en 2014, leur demande où ils en sont, ce qui a fonctionné ou non dans leur stratégie, comment le choix de l’école a influencé leur mobilité sociale. En croisant leurs expériences et le regard de chercheurs comme Marco Oberti, Laélia Véron ou Karine Abiven, elle essaie de clarifier ce que fabriquent nos angoisses scolaires collectives.

Avec :
- Fatiha Abram, assistante maternelle et Anas, son fils
- Marianne, parent d’élève
- Marco Oberti, Professeur des universités en sociologie à Sciences Po et au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales
- Karine Abiven et Laélia Véron, maitresses de conférences en stylistique et langue française, autrices de Trahir et venger, paradoxes des récits de transfuge de classe.

Extraits :
- Discours d’Annie Ernaux pour la réception de son Prix Nobel de Littérature
- Pierre Bourdieu (INAthèque)
- “La place”, d’Annie Ernaux (1983)

Bibliographie :
- « Sociologie de l'école », 6ᵉ édition, Marie Duru-Bellat (avec Agnès van Zanten et Géraldine Farges), Armand Colin, collection U, 2022.
- « Enseignement privé et ségrégation scolaire. L’enjeu de la diversité socio-territoriale », Marco Oberti, La Vie des idées, 25 avril. 2023.
- « Trahir et venger : Paradoxes des récits de transfuges de classe » Karine Abiven et Laélia Véron, Editions La Découverte, 2024.
- « Changer : méthode » d’Édouard Louis, Édition du Seuil, 2021.
- « Héritocratie », Paul Pasquali, Editions La Découverte, 2021.

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🌿 VIVONS HEUREUX AVANT LA FIN DU MONDE 🌿
Comment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.

#podcast #école #éducation

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Une création de Delphine Saltel
Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel
Réalisation et mixage : Thomas Loupias
Assistance éditoriale : Juliette Cordemans
Illustration : Yasmine Gateau

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Комментарии
Автор

Le récit de Fatiha et Anas, on ne l'entendra jamais sur Cnews.
Merci à Delphine Saltel.

cali
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l'analyse de Marco Oberti est absolument passionnante

MariaOrtizCabrelli
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Fatiha m’a émue par son acharnement pour sortir Inès de son milieu d’origine
La cache espagnole c’est moi. Je vous paie pour que vous luiappreniez à parler bien français.
C’est tellement juste.
Inès je le sens doublement touché. Par le mépris de certains élèves ou profs à l’école et la pression de sa mère qui espère bcp de lui. Elle est sincère et m’émeut ds sa volonté. Et son fils subit la pression maternelle mm si elle est justifiée
prouver qu’il y arrivera a sa maman c’est aussi un combat

cilienn
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Merci. Merci infiniment pour ce reportage bouleversant, pour ces témoignages, ceux de Fatiha et d'Enes. Merci à eux de parler et de nous montrer cette réalité.

vlg
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J'aime toujours autant les podcasts de Delphine Saltel. Petite précision surle collège François Villon évoqué à la fin : ne pas vouloir conserver une bonne classe dans un établissement public est aussi un risque que les classes moyennes fuient toutes dans le privé. Ils ont fini par le comprendre à Villon en créant une section CHAM en partenariat avec le conservatoire du 14e. Mais il va falloir du temps pour faire revenir ces familles qui fuient ce collège depuis aussi longtemps. Je suis pour garder des filières d'excellence dans le public. C'est la seule manière d'endiguer la fuite vers le privé. Et d'ailleurs, à Paris, on sera d'ici dix ans à 50% d'élèves dans le privé si on ne fait rien. Bien loin des 16 à 20% de moyenne évoqués dans ce reportage.

marielemanh
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Bravo à l'intelligence des parents qui ne s'arrêtent pas à la réputation d'un établissement, mais qui vont chercher plus loin. Merci pour ce podcast

sandrinebonhomme
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passionnant et profond Merci pour ce podcast

florianecaudmont
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Lisez Ivan Illich ! Il y a 50 ans il avait expliqué tout ceci dans son livre "une société sans école"

gillesp
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Merci pour ce podcast, cette série est vraiment très bien ficelée avec la position de la narratrice qui se déconstruit grâce aux chercheurs. Le seul soucis malheureusment c'est que ce podcast s'adresse à des personnes ouvertes à ces sujets, et ça aurait plus d'impact s'il était écouté par les bourgeois... ça n'arrivera pas bien entendu

leokaramus
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Tout est fait pour maintenir les pauvres dans la précarité.

mmd_ls_official
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Mes parents sont passés complétement a côté de ce genre de soucis. Ça a toujours été " tu vas là où tu te sens bien, tu fais ce que tu aimes". Ils essayaient de donner autant d'amour et de bienveillance que possible quand leur propre vie partait a la derive. Et bien j'ai beaucoup de regrets et j'accuse le coup d'avoir été mal orienté dans mes valeurs. Je suis arrivé dans la vie avec beaucoup de lacunes sociales et de mauvais choix. J'ai l'impression d'avoir été maudit dans mon identité. Pas de ticket de sortie pour moi. Si j'ai des enfants je leur apprendrai que dans la vie il faut se battre pour son statut et son argent et savoir bien se placer au bon moment.

gantilz
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Même cas pour moi, enfant de prolo ayant été mise en privé...je confirme les dires d'Anas... dès l'école primaire les enfants de classe supérieure sont TOUS imbus d'eux-même, humiliants et superficiels...ils ne m'ont jamais accepté moi et "Wasimbu" une autre fille noire...nous n'étions que deux et petite précision mais les français des DOM TOM nous humiliaient de concours avec les "Blancs" d'ailleurs! Les seuls un peu plus tolérants étaient les asiatiques, italiens, portugais, espagnols, indiens ou magrébins...émigrants eux aussi!!!!JE TE REMERCIE KIM, MARIA, KRISTINE, ABDEL et SYAMALA...PIERRE, MARION, FRANCOIS XAVIER : j'espère que vos enfants travaillent dans des banques et se tapent des "burn out" tout comme vous!

emilygomis
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Merci beaucoup pour ce reportage. Il est très éclairant.

francinetoulemonde
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30:20 non seulement ils éliminent les élèves qu'il ne pensent pas capable de réussir un concours au fil des ans. Mais quand bien même ces derniers arrivent en terminal ils les inscrivent en candidats libres afin de remonter encore plus leurs stats de réussite.

hpierre
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Merci Marc Oberti, car ce qu'il dit, je l'ai effectivement perçu et constaté avec ma fille (dans le public du 93 depuis toujours) et qui est en train de finir sciences po bordeaux comme quoi... Et sa présence dans le collège et école avaient permis de garder une forme de mixité car cela rassurait les parents venus s'installer pour le prix de l'immobilier. Depuis qu'aucun ne le fait, le collège a pris un mauvais tournant ainsi que l 'école primaire... Bref, c'est important que le parents ayant un capital culturel accepte que leurs enfants puissent être confrontés à l'altérité justement si importante pour leur conscience future du monde et éviter de tomber dans un monde régit par la peur et le RN...

benjamineweill
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Fatiha ABRAM la star qu'elle pense être. Bravo Madame. Quel exemple. Quelle intelligence. Quelle humilité. Votre sacrifice a payé. ❤

malikachemla
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Merci pour cette analyse si fine de la problématique de reproduction sociale 👍

aparis
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Dans le cas du collège, lieu où je travaille, à cause du manque de sanctions les gamins des milieux pauvres font n'importe quoi, c'est souvent le gros bordel et comme il n'y a pas de suivi à la maison, il se passe rien. Et ceux qui veulent bosser vont dans le privé.

eoliennecosmique
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Le podcast est à deux doigts de réussir à en parler à deux ou trois reprises mais on y est toujours pas.
Tout tourne autour du fait que c'est en fréquentant des bourgeois qu'on monte socialement, et que bien sûr c'est une bonne chose. C'est tout à fait implicite que les bourgeois par je ne sais quelle magie embellissent tout ce qu'ils touchent et qu'il en faut dans les classes du petit peuple.
On ne peut pas s'épanouir entre prolétaires, c'est inimaginable.

Alors qu'à la limite qu'on les laisse se ghettoiser s'ils le souhaitent. Qu'ils profitent entre eux de leur médiocrité. Et comme ça on saura où aller les chercher.

Après je dis ça mais je suis conscient de mes privilèges. Je n'ai pas d'enfant, je ne suis pas bourgeois et je ne vis pas à Paris donc la question ne se pose pas trop.

dysenterie
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Ca me fait beaucoup penser au discour de francois Begeaudo sur l ecole dans sont travaille de maintenir l ordre social

pierresuignard