Le Blob : un unicellulaire superstar (Audrey Dussutour)

Un génie sans cerveau, qui avance sans pattes, un être unicellulaire qui apprend, mémorise, rajeunit en s'endormant, manipulé dans l'espace par Thomas Pesquet, un modèle pour optimiser les réseaux de transport, un chouchou pour les écoles, bref une belle Baleine sous le gravillon de la Vie.

Son petit nom vient d’un film d’horreur bien baveux de 1958, le premier rôle de Steve McQueen au cinéma (le remake de 1988 est mieux).

Son vrai nom est Physarum polycephalum. Il ressemble à un petit morceau d’omelette, et vit en forêt sur du bois mort. C’est pas un champignon, contrairement à l’effrayant cordyceps de la série The last of us.

Composé d’une seule cellule, le blob est un myxomycète. Son nom vient de “myxo” qui signifie gélatineux ou gluant, et” de mykès” champignon. “Champignon a au passage une jolie étymologie : campinolius signifie “petit produit campagnard” en latin.

Les Myxomycètes sont aussi appelés “champignons amiboïdes” ou “champignons-animaux”, car ils se déplacent. “Slime molds” (“moisissures morveuses”) en anglais.

Et c’est la première grande leçon sous le gravillon ! Il existe d’autres règnes que celui des plantes, des animaux et des champignons ! Ils sont rikikis et inconnus du grand public, mais ils n’en constituent pas moins la majorité de la biomasse de notre planète ! Ces autres règnes pèsent 2 fois le poids de tous les animaux. Avec les bactéries, c'est 32 fois plus !

“L’essentiel est invisible pour les yeux” right ? L’essentiel vit sous les gravillons.

Sans système nerveux, sans cerveau, le blob apprend, mémorise et communique. Sans pattes, il se déplace d’une manière unique au monde : avec un système de "3 pas en avant, deux pas en arrière". Sauf que ce sont pas des pas, mais des flux et reflux de ses fluides veineux.

Devenu une superstar, il fait partie des rares êtres à avoir été manipulé dans l'espace, par notre Thomas Pesquet national.

Il peut se découper en morceaux. Chacun engendre un nouveau blob. S'il est stressé, il s'endort et devient tout sec … pour mieux se régénérer, ce bel au bois dormant !

Contrairement à nous, il ne compte pas 2 mais 720 types sexuels.

Le blob intéresse la recherche et l’industrie, par exemple en vue d'optimiser les réseaux internet ou de transports.

L’Allemagne l’étudie beaucoup pour la recherche contre le cancer.

Dans le milieu naturel, le blob est essentiel, c’est un parfait recycleur et dépollueur.
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Invitée : Audrey Dussutour, directrice de recherche au Centre de recherches sur la cognition animale CNRS.

Audrey a surnommé le Blob et l'a rendu célèbre. En 2017, elle publie “Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Physarum polycephalum sans jamais oser le demander ”. Le mot blob est même entré dans le dictionnaire peu après.

En 2023, Audrey publie un nouveau livre "Moi le blob", chez Humensciences, mi roman mi BD, illustré par Simon Bailly.

Je suis allé à une conférence d'Audrey sur le Blob le 13 décembre 2022 à Paris, et nous avons eu le bonheur de papoter juste après.
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CRÉDITS :
Journaliste : Marc Mortelmans
Invité : Audrey Dussutour
Musique : Frédéric Colazzina & Gabriel Dallen - Composition originale
Montage podcast Youtube : Elouan PLESSIX

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C'est intéressant, mais sans les images c'est assez difficile de tout suivre.