Poire et Cahuètes 05: Les nazis ont-ils inventé l'open space?

Dans cet épisode de Poire et Cahuètes, on se penche sur l'ouvrage de Johann Chapoutot Libres d’obéir - Le management du nazisme à nos jours (Gallimard, janvier 2020). Point Godwin en ligne de mire? Non, l'ouvrage de l'historien spécialiste d'histoire contemporaine et du nazisme consiste plutôt en une réflexion sur le management moderne développée par les nazis et qui a continué à être utilisé bien après la guerre. Est-il convainquant pour autant?

Nous en avons discuté avec Anne-Sophie Moreau, rédactrice en chef de Philonomist, le média en ligne de Philosophie Magazine dédié au monde du travail, de l'entreprise et de l'économie, et Johann Visentini, éditeur chez Arkhê.

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Musique: «Candelabra (Saeptem imPeC cut)», Latashá

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J'ai l'impression qu'au milieu de l'émission, vous semblez considérer le management comme une technique ordinaire de gestion des hommes en entreprise, que le management par objectif est naturel. Or c'est justement cela qui est à remettre en cause. Toute organisation humaine est politique, donc son mode d'organisation n'a absolument rien d'évident. Comment se fait-il que le management contemporain soit compatible avec le nazisme ? Surtout qu'ils font la transposition entre la structure de l'Etat et celle des entreprises de manière cohérente.

Je pense qu'il aurait été bienvenue de lier ce bouquin avec le travail d'Alain Supiot qui lui montre l'hybridation du communisme et du capitalisme dans l'imaginaire cybermétique du management. Cela vous aurait permis de montrer que le point commun entre les 3 grandes idéologies du XXe siècle est l'aliénation du travailleur.

Heureusement qu'il y a l'ouverture en conclusion sur la véritable liberté en entreprise qui serait celle de pouvoir discuter des fins.