VOTE RN : PLONGÉE DANS LA FRANCE DES CAMPAGNES

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« Qui va lire un bouquin qui parle de nous ? » me demande Vanessa, employée trentenaire résidant dans l’un des cantons dépeuplés du Grand-Est de la France. Elle est habituée à ce qu’on ne sache pas situer son département sur la carte, à ne pas revendiquer de « racines » régionales particulières, à ne pas faire ni entendre parler de là où elle a grandi, ni à voir, dans les médias ou dans les lieux de pouvoir, de personnes qui ont un parcours ou ne serait-ce qu’un accent similaire au sien. Ce « bouquin qui parle de nous » porte en effet sur les jeunes adultes qui vivent dans ce que l’on a coutume d’appeler dorénavant la « France périphérique».

Ainsi commence l’essai du sociologue et ethnographe Benoit Coquard « Ceux qui restent » (Editions la Découverte) qui porte comme sous titre « Faire sa vie dans les campagnes en déclin »

Le livre sert de support à cet entretien passionnant entre Denis Robert et Benoit Coquard qui éclaire, d’une lumière douce mais précise, les zones d’ombre de cette France des campagnes, cette France des délaissés, des « cassos » et du travail au noir.

On est dans le Grand est où le sociologue a vécu entre 2010 et 2018 pour faire ses recherches sur la France populaire qui a toujours voté à droite, mais qui aujourd’hui s’est déportée en très grand nombre vers l’extrême droite. « Être du coté des gens bien, c’est voter à droite » dit un des protagonistes qui se déclare « 100% Le Pen » et pourrait ajouter « Les gauchistes c’est des branleurs » ou « ceux qui ne travaillent pas ne valent rien » . Entre nostalgie d’un passé révolu, apéro pastis-whisky qui dure, fermeture des bistrots, photo de Bardella sur le frigo, travail au noir et repli sur soi, on trouve aussi de la fierté, de la solidarité et la réminiscence des gilets jaunes. Mais de moins en moins de service public. A travers ceux qui restent et ceux qui partent des périphéries, on comprend mieux comment et pourquoi le Rassemblement national pousse et grimpe d’élection en élection, sans trop d’efforts…

Photo de couverture : Alexa Brunet

Journaliste : Denis Robert
Montage : Mélanie Ciais
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret, Diane Lataste
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

#ExtrêmeDroite
#RN
#France
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blastinfo
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Je suis un jeune qui a grandi et qui vie en zone rurale, cette vidéo m'a beaucoup parlé. Je trouve l'analyse très juste .

anytix_rap
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Un brillant sociologue digne héritier d un Bourdieu. Bravo pour la qualité de votre analyse.

Mousse-ouot
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Je suis d'origine maghrébine né en milieu rural. Pour faire mes études j'ai du aller à Bordeaux. J'ai travaillé en milieu urbain pendant des années pour revenir en campagne. Comme si j'avais une dette auprès de la petite ville qui a accueilli mes parents. Je me retrouve dans votre travail admirable. Je suis devenu éducateur spécialisé pas par hasard. Merci, c'était un plaisir de vous écouter messieurs. 🙏

Jamel-oo
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Artisan en milieu rural je trouve votre analyse excellente. C’est la meilleure explication du vote RN que j’ai pu entendre. Bravo pour votre travail 👍

jeromethibault
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ça serait sympa de faire une suite sur les campagnes qui ont choisi de ne pas renoncer grâce à des alternatives montées par les habitants (épiceries associatives, tiers lieux, maisons de santé coopératives, etc.) Bref, il y a encore des résistants. Le grand problème général des villes et des campagnes c'est que les gens n'arrivent pas à imaginer l'ampleur des cadeaux qui sont faits aux riches dans ce pays. Tout cet argent donné ou non imposé qui manque cruellement pour développer les services publiques et associatifs. 180 milliards d'aides aux entreprises, 100 milliards d'évasion fiscale. La France est le 3eme pays dans le monde en nombre de millionnaires (3 millions) et le pays où les entreprises distribuent le plus de dividendes. Quand les gens feront le lien entre le manque de moyens pour les biens publics d'un côté et l'opulence de certains individus de l'autre, on aura gagné. Merci Blast et les médias alternatifs pour votre travail d'éducation populaire !

solunehd
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Il y a des dizaines de "campagne" différentes, avec des mentalité différentes, des cultures différentes, des avis politiques différents, ... C'est mal connaître ce pays et surtout son histoire que de mettre tout ça dans le même panier. Ma campagne à moi est clairement à gauche, dans le Sud Ouest, Occitanie. Je suis De la banlieue défavorisé à Créteil. Paradoxalement, moins de votes fachos dans ma campagne actuelle qu'à Créteil. Et désolé pour les Christoliens qui sont ma famille, mais ils n'ont pas le dixième d'éducation que ce que je vois ici. Les gens à la campagne sont beaucoup plus cultivés qu'on ne pense, je dirais même, en 2024, plus que quelqu’un de la ville. Les temps changent.

timosmusic
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J'ai grandi dans un village de 300 habitants en Meuse et je dois dire que votre vidéo m'a beaucoup bouleversé car c'est la première fois que je vois dans un média vidéo quelqu'un décrire exactement la vie que j'ai vécue lorsque j'étais un peu plus jeune ; d’autant plus que cela est très bien expliqué, un vrai travail de sociologue. Grand merci à vous M. Coquard et à Blast.

raphael
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Je viens du 41, c'est la première fois que je retrouve chez moi dans une vidéo de sociologie. Et pareil, me suis cassé dans une grande ville, récemment en rentrant et en passant à la guinguette je me suis dis que putain j'aurais pourri sur place si j'étais resté che moi et en même temps, j'ai si souvent envie d'y revenir. J'ai passé des années à expliquer des trucs qui étaient moqués par les copains à Amiens (la guinguette en elle même tiens) et en même temps j'ai vite appliqué le discours de "ouais bah chez moi c'est un les beaufs oui", toujours dans la crainte d'être pris pour un cassos (l'insulte numéro 1 quand t'es gamin là bas) et ouasi tout ce que vous dites sur le côté où tu peux pas t'extirper de ta condition pour peu que ta famille ait mauvaise réputation et tout... je me rappelle de gamin qui avaient genre 1 parent ou grand parent gitan et qul le cachait genre c'était un secret de ouf pour pas que ça se sache (mais bon bien sûr ça se savait et c'était en mode "nan mais elle c'est pas pareil c'est des "sédentaires" (j'approuve pas l'aspect anti-tsigane du délire hein mais bon c'était les conversations autour de ça quand j'étais gosse))... y a plein de trucs là dedans qui me font reconnaître chez moi (et encore jai majoritairement vécu à Blois, c'est la VILLE quoi mdr.). Et merci de rappeler qu'il y a des ZUP en campagnes aussi mdr, quand je vois les gens me parler de ohlala ça a chauffé à Amiens à tel ou tel moment alors qu'on a eu deux bavures policières mortelles en moins de 3 ans à Blois ça me fait rire. Bref. Grave envie d'aller lire ce bouquin si j'avais ➕ de thunes.

Et au passage : une fermeture d'usine de plus dans votre liste. Poulain a fermé le mois dernier à Blois, entre les deux tours des législatives je crois. C'est juste une usine historique à Blois, qu'on voit en histoire limite mais bref. Tout le monde s'en care.

ianbouvet
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Les vrais oubliés, les plus méprisés, les plus pauvres sont dans les campagnes.Pendant que certains brûlent des bus, des écoles, cassent des boutiques de luxe etc Nous on peut rien brûler parce qu'on à

Pouikpouik
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Un chercheur du peuple, qui vit avec lui, ce qui lui permet de bien le comprendre contrairement aux études purement intellectuelles. Là, il y a du vécu ! Excellent !

ChrisTre
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Super travail de Benoit Coquard, c'est essentiel d'aller aux contacts de toutes les populations. C'est la première étape pour recréer un lien, terriblement menacé par une classe politique inconséquente et sensationnaliste qui jette sans hésiter une partie des françaises et français en pâture aux autres.

Asta-bah
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Très très éclairant, merci à Blast et à Benoit Coquard. J'aime beaucoup les questions que pose Denis Robert.

carolinewehlander
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De toutes les interviews que vous avez réalisé sur Blast, celle-ci est ma préférée. Excellent travail, avoir un point de vu ouvert, un peu plus objectif et non condescendant de la situation dans le grand Est français fait beaucoup de bien; et aide à comprendre ce type de milieux.

delphes
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vidéo intéressante et pertinente. j'ai grandi dans un mini campagne, j'ai vécu dans une grande ville la moitié de ma vie et je suis de retour dans une nouvelle campagne, dans un mini village et j'essaie d'écouter les gens parler et voir leur point de vue et souvent ça m'attriste. les citadins sont souvent issus de campagnes mais adorent regarder de haut "les bouseux", les campagnards adorent cracher sur les "abrutis" de citadins. en fait, tout le monde a envie de se sentir supérieur et c'est bien triste. je suis curieuse de lire le livre du coup !

CoffinRock
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Bouleversant ! À l’écouter, j’ai eu l’impression que Benoit Coquard s’était immergé au sein de ma propre famille. Depuis que j’ai quitté ma région natale pour le travail, je ne vois ma famille que lors de rares événements dans l’année. À chaque fois, je suis quasiment ignoré. Je viens de prendre conscience qu’en partant et en m’isolant, je me suis en quelque sorte auto-exclu du clan. Et je me rends compte à présent que le clan est plus important que la famille. J’ai également d’autres tares : anti-conformiste, de gauche, bac +5, vegan, et bien d’autres. Lors des repas de famille, toutes les discussions tournent autours des potins locaux, des ragots sur tels ou tels « cassos » du coin.

regXxX
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Alors...pendant que j'écoute...c'est passionnant.
Surtout pour moi, ça raisonne tellement avec ce que je vis.
Issue des quartiers hlm du 93, d'origine algérienne.
À 46 ans...je décide d'acheter une maison pas chère sur la diagonale du vide.
J'y découvre un monde...vraiment insoupçonné !!
Des blancs...dont les parents ont parfois été cadres, directeurs de maisons de retraite...à une époque où les études n'étaient pas aussi impératives pour accéder à ces postes.
Les enfants ( 50 ans) n'ont pas pu mener une carrière à l'image de leur parents : ya pu d'usine !!
Impossibilité d'accéder aux études supérieures : déjà...ce n'est pas dans la mentalité...puis...c'est loin...pas les moyens de se loger à proximité des universités.
Bref...ils bossent, mécanicien, cuisinier, boulangers, oui ils s'entraident...ils ne votent pas...leur parents votent RN, ils me regarde d'un air coupable...j'ai prêté de l'argent pour les fêtes de fin d'année car sinon ils fêtaient Noël en croquant leurs doigts...et pour remerciements...ils votent raciste...et mangent ma chorba avec délice.

Aujourd'hui...pendant que j'écoutais...je reçois un SMS : stp besoin urgent 630 EUROS, pour amende non réglée ( document à l'appui...)
Si la facture n'est pas réglée sous 5 jours...il sera incarcéré !!!
Saviez-vous qu'en France on pouvait aller en prison pour dettes ?
Je l'apprend ce matin !!

La majoration des amendes...c'est l'impôt sur les pauvres ! Et il est très lourd.

Voilà...j'ai payé, il est en train d'écrire une reconnaissance de dette.

decroissance
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Du travail d'un vrai sociologue.
Merci à Blast d'inviter des personnes de qualité qui connaissent et qui travaillent leur sujet.
Respects à votre invité.
Blast en user sans modération..

Albert-nuhz
Автор

bonjour venant d'une campagne c'est tout à fait cela j'ai été émue mais je ne voterai jamais rn car curieuse de tout j'aime me cultiver et j'ai eue la chance de suivre mon ex époux fonctionnaire d'état cela aide en tout cas grand merci messieurs je sais d'ou je viens Dominique femme des hauts de france

dupontdominique
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Merci Denis Robert d'avoir invité ce jeune homme formidable!
Vous avez le don de choisir des sujets passionnants !
Ce jeune homme, que je ne connaissais pas, a une analyse très fine de ce qu'il se passe dans notre pays :)

Merci Blast !

❤❤❤

annatanniou
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