Malaise dans la civilisation par Sigmund Freud | Lectures

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Il s’agit d’un essai psychanalytique sur les obstacles à la poursuite du bonheur dans la civilisation.
Il pose comme postulat que l’homme cherche le bonheur, et que pour cela il a deux manières différentes d’y arriver : soit augmenter les situations de plaisir, soit diminuer les situations de déplaisir. Les pulsions qui animent tout être humain sont les motivateurs de la jouissance : qu’elles en viennent à être inassouvies et la psyché de l’être humain cherchera d’autres méthodes, d’autres voies, pour atteindre leur objectif. Ainsi le refoulement et la sublimation permettent de dévier ces pulsions au prix d’un bonheur moindre.
Freud explique alors que dès que l’homme se met en société, depuis le noyau familial jusqu’aux sociétés complexes des nations et des peuples, il accroit sa sécurité au prix de refoulements plus nombreux dûs aux nombreuses frictions de la vie grégaire. Et ce qui était alors refoulé dans l’inconscient individuel finit par créer une sorte d’inconscient collectif.
Il montre que plus une société est complexe, plus les injonctions faisant obstacle à l’expression des pulsions deviennent nombreuses, accroissant alors le malaise dans la civilisation.
Quel meilleur remède à ces tracas spécifiques à la vie en communauté que l’amour de son prochain ? Il montre que la poursuite et la conservation de cet amour engendre d’autres sacrifices, rendant ce processus bien moins efficace que les maux qu’il est sensé apaiser.
Il termine son ouvrage sur le destin de l’humanité, et le rôle que la culpabilité joue à la fois au niveau individuel et social.

Pour ses diverses analyses, Freud utilise les outils qu’il a développé : le Moi, le Ca et le Surmoi. Lorsque j’ai entendu parler de ces concepts lors de mes études, ils m’ont été expliqué ensemble, comme formant un tout. Mais la lecture de cet ouvrage montre que Freud les a découverts les uns après les autres, modifiant sa théorie psychanalytique au fur et à mesure de ses découvertes.

Plusieurs fois dans l’ouvrage il admet que le cadre théorique qu’il utilise est incomplet ou imparfait. Et aujourd’hui l’on peut dire que certains éléments liés étroitement à la psychanalyse sont devenus des champs d’études particuliers, comme celui des rêves.
La théorie psychanalytique est souvent montrée comme non scientifique, ce qu’elle ne prétend pas être d’ailleurs. Cela ne la rend pas pour autant inintéressante ou inféconde. Freud lui-même estime que son cadre est parfois imprécis pour expliquer les événements psychiques qu’il analyse.
Je trouve que cet ouvrage montre surtout que Freud a permis de modifier l’angle d’analyse des comportements humains, en levant certaines illusions sur la place de l’homme dans la nature ou la place de la sexualité dans les pulsions. Et il l’a fait avec un outil qui avait ses limites, et sans qui nous n’aurions probablement pas développé aussi intensément des champs d’études comme la psychologie sociale ou cognitive.
Il est possible de continuer à utiliser cette grille de lecture pour comprendre le monde des hommes, et certaines des remarques de Freud dans le livre sont toujours d’actualité. Il se trouve simplement qu’aujourd’hui existent des outils plus précis et plus abordables pour décrire et soigner la psyché humaine.

Avant de lire un passage du livre, il me semble utile de rappeler que ce livre a été écrit en 1929 et est paru en 1930, ce qui donne une certaine connotation au terme civilisation actuelle que Freud utilise.

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