Les crises nous rendent-elles plus autoritaires ? Codec #1

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Le stress environnemental (crise économique, sanitaire, actes terroristes) nous rend-il plus autoritaire ?

Lors de notre exploration des premières études sur l’autoritarisme en psychologie sociale, nous avions peu abordé cette question des facteurs extérieurs. Nous avions par exemple évoqué des études aux Pays-Bas mesurant le niveau d’autoritarisme (via l’échelle F) sur plusieurs années en fonction du placement des individus sur le spectre politique (de l’extrême gauche à l’extrême droite) : il en ressortait que toute position idéologique semblait voir son score à l’échelle F augmentait en fonction des circonstances. Mais quelles sont ces circonstances ? Sommes-nous vraiment enclins à être plus réceptif aux attitudes autoritaires quand on se sent menacés ? Et si oui, pourquoi ?

Ces questionnements sont d’autant plus intéressants que nous traversons actuellement une crise inédite propre au Covid avec ses conséquences directes et indirectes. Si nous n’avons pas encore assez recul pour préciser dans quelle mesure cette participe à une plus grande inclination aux attitudes et comportements autoritaires, une revue des études antérieures peut nous permettre de mieux appréhender ces hypothèses, et surtout d’envisager des pistes pour réduire en nous-mêmes ce type de glissement vers le conservatisme de droite, voire l’autoritarisme de droite.

Autres vidéos pour aller plus loin :

Le livre de Viciss disponible gratuitement :

Autres articles complémentaires :

On vous propose aussi deux vidéos qu'on entrevoit dans des petits extraits sur la partie jeu-vidéo à la fin et qui nous viennent de documentaires d'Amnesty France qu'on ne saurait trop vous conseiller :
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Комментарии
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En attendant la partie 3, voici une vidéo complémentaire à la deuxième partie s'attardant cette fois sur les facteurs environnementaux, plus précisément les crises.
A la base, nous avions prévu depuis un moment faire un passage consacré à ces facteurs, mais cette période pré-électorale + crise sanitaire donne un nouveau ton à ces problématiques. Il nous a semblé important donc de faire une petite synthèse de cette question des crises et de l'autoritarisme (et évidemment, on complétera par la suite), afin de partager des pistes et réflexions notamment par rapport à soi-même car sans glisser vers l'autoritarisme nous sommes touchés par ce contexte social, économique et politique tout particulier. Et vous savez quoi ? Éviter de glisser ce n'est pas un travail laborieux et éprouvant, ça peut passionnant, fun et enrichissant !
Comprendre l'autoritarisme, c'est par négation trouver de l'inspiration pour ouvrir de nouveaux sentiers non-autoritaires, expérimenter, créer !

hacking-social
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C'est marrant comment à chaque fois qu'on a une personne ou un groupe qui se dit "apolitique" ou "ni de gauche, ni de droite" c'est presque systematiquement une ideologie bien a droite qui se cache derriere

axlm.
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La vidéo raisonne beaucoup, je trouve avec ce que je retrouve dans l'histoire de la Révolution française et, plus tard, dans l'histoire politique du XIXe siècle (en particulier 1848, 1871), sur l'utilisation de la peur en politique. La peur, c'est un outil qui me semble systématiquement avoir servi les conservateurs et réactionnaires, qu'ils l'utilisent ou qu'on l'utilise contre eux. Je m'explique : quand ils sont au pouvoir, les conservateurs vont utiliser la peur comme outil de gouvernement, avec divers degrés de répression par exemple (et on peut élargir à toutes les formes de domination, à vrai dire, qui se maintiennent généralement grâce à la peur). Mais là où ils sont formidablement aidés, c'est que quand "la peur change de camp", elle continue à les servir. Le jour, par exemple, où les révolutionnaires les plus radicaux se revendiquent de "la terreur", s'emparent de cette violence jusque là légitimée mais la retournent contre ses auteurs, les conservateurs réussissent alors à jouer sur cette peur pour revenir au pouvoir. Ils dénoncent le chaos, et surtout, jouent sur la peur des "neutres", de ceux qui ne sont ni de la révolution ni de la contre-révolution, et aspirent avant tout à vivre leur vie au mieux. Idem en 48, très vite, les notables utilisent la "peur du rouge" pour inciter la paysannerie à retrouver le pouvoir : "nous ou le chaos". Idem en 1871, où on oublie souvent que la répression de la Commune joue aussi beaucoup sur cette peur du rouge, qui est loin de se limiter aux classes supérieures. Idem encore après mai 68 où le "moi ou le chaos" de De Gaulle lui assure une majorité aux législatives, et où en 1969, la gauche n'est même pas au second tour de la présidentielle.

Et je trouve que la vidéo explique bien les rouages psychologiques qui peuvent alimenter ces dynamiques. C'est pour ça que je suis toujours effrayé par ceux qui, à gauche, veulent voir "la peur changer de camp". Car en fait, même entre les mains des progressistes, la peur est une arme qui sert les conservateurs, on le voit actuellement. Je crois qu'on ne répètera jamais assez à quel point les discours réactionnaires et fascistes se fondent beaucoup sur le récit de la citadelle assiégée, d'une victimisation totale. Et chaque occasion qui leur est donnée de renforcer cette victimisation leur fait gagner de la crédibilité. D'un autre côté, quand on ne les combat pas, ils en gagnent aussi. "Face je gagne, pile tu perds." Oui, je ne suis pas optimiste, ces temps ci.

Histony
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J'ai quand même l'impression que des gens qui se disent, ou qui se croient modérés (essentiellement parce qu'ils rejettent les extrêmes pour la seule raison que c'est "extrême" ou qu'ils rejettent la radicalité pour la seule raison que c'est "radical") acceptent trop facilement des mesures autoritaires. Il y en a même qui souhaitent aller plus loin que ce qui est fait par notre gouvernement, et du coup sont complètement favorable à cet autoritarisme. Mais comme ils ont l'impression d'être dans le camp de la "raison" ils n'y voient aucun problème...
Période étrange, et dangereuse. L'autoritarisme de ceux qui gouvernent (et pas que le pouvoir politique) va sûrement être de plus en plus visible et concret... Les tensions augmentent (sociales, écologiques, énergétiques, eau, matières première, alimentation...), et pour continuer à nous imposer leur volonté ils sont prêts à beaucoup de choses à mon avis.
Les gens "modérés" qui soutiennent cette société sont en fait en train de soutenir une société radicale et extrême... Cette société qui accélère les destructions, qui écrasent les pauvres, qui permet à un tout petit nombre de s'accaparer tous les pouvoirs.

Jasmin-ziby
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Toujours aussi travaillé et réussis .
Ce que je trouve cool, c'est que vos vielles vidéos étaient déjà bien ... mais au fil du temps vous êtes devenues encore meilleur ! Gg

mrbestcube
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Cette vidéo tombe vraiment au bon moment vu le contexte.

visenyaostrianum
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Vous franchissez toujours de nouveaux caps de qualité dans la forme pour faire passer un fond très intéressant. Encore bravo et merci pour les pistes de réflexions ! Je vous souhaite une agréable journée et une bonne continuation.

MathieuCurtil
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Cette chaîne mérite 5 fois plus d'abonnés merci Horizon Gull 👍👍👍

malikhedir
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Petite remarque sémantique. Proposer une définition préalable de "gauche" "droite" "autoritarisme de gauche" " autoritarisme de droite" permettrait de mieux comprendre et d'éviter des mots-valises. Sinon comme d'habitude toujours très beau travail de clarté et de synthèse. Merci

oknok
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Vous avez raison, prenons de la distance avec la tempête. ^^
Merci pour votre travail, et prenez aussi soin de vous.

champgeneral
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Merci beaucoup pour votre vidéo <3
Merci de parler du rapport entre les crises et la hausse des intolérances alors que, de prime abord, les deux sujets n'ont rien à voir entre eux. J'ai appris beaucoup de choses.
Bref, merci du fond du cœur pour l'ensemble de votre travail

Lea-ihps
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Je n'ai pas encore regardé mais cette notification m'est apparue telle une lumière dans l'obscurité.. Assez dit, je visionne.

Pikasde
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Merci pour cette vidéo et pour votre travail en général !
Merci d'être là !

francoisdavid
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Le "IJ" se prononce "EI" Comme dans soleil.
Super vidéo comme dab! Merci bien ^^

ronanolivier
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Salut. Super vidéo, j'ai particulièrement apprécié la mise en perspective, des causes englobant les expériences, de contextualiser le "temps" et "l'ambiance" de ce que les "sondés" vivaient. Super analyse d'un sujet plutôt délicat.

hervelarbre
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C'est terrible, dès qu'il y a une musique de Final Fantasy je suis obligé de remettre la vidéo en arrière car j'ai rien suivis des explications, la musique me prenant toute mon attention :P
Super travail, bien expliqué. Vous prenez le temps et c'est ce dont on a besoin pour ne rien rater !

MrSysychou
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Très belle réalisation encore une fois ! Le format est plutôt sympa et les animations tops!
Le sujet m'a pas mal touché aussi, car je me suis vu avoir ce glissement, et je l'attribuais beaucoup à un changement de valeurs/d'intérêt/d'objectifs venant de ma propre personne... Les prochains jours vont être dédiés à identifier les causes externes qui ont pu aidés à me faire doucement changer ma manière de voir les choses 😄 et à les évaluer !

lupatran
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Cet épisode va vraiment beaucoup me faire réfléchir sur la partie de l'histoire que j'écris actuellement.

J'avoue que je me suis souvent interrogée sur mes tendances à l'autoritarisme. Ceci, notamment parce que depuis que j'étais petite, j'avais tendance à ne pas remettre l'autorité en question, à m'y soumettre totalement, voir à avoir des postures autoritaristes.

Tout d'abord l'autorité familiale et notamment paternelle. Mon père avait le plus d'autorité à mes yeux du fait que ma mère, souffrant de troubles psychiques et d'alcoolisme, rendait la vie impossible à l'ensemble de la famille.
Ensuite, l'autorité et les discours des maîtresses, puis des professeurs. Dans le cas de ces derniers, ils étaient, à mes yeux, les seuls pouvant me protéger des brimades que je subissais à l'époque, à m'apporter du soutien, une certaine validation que je n'avais jamais par mes pairs. Je n'ai commencé à avoir des amis que vers mes seize ans qui rentraient effectivement dans le même moule que moi.
Enfin, une certaine soumission à l'autorité religieuse. Celle ci avait des hauts et des bas, avec des moments d'indifférence et des moments à me reposer complètement dedans pour y trouver une impression profonde de réconfort, d'appartenance.

C'est curieux comme les choses peuvent changer. Parce que, outre mes problèmes de soumission à l'autoritarisme, je souffre également de troubles anxieux importants, avec tendances à la dépression, venant en grande partie d'une très forte hypersensibilité. On me qualifie d'hyperémotive dès mes trois ans...

Cette hypersensibilité a agi en forme de balance : refuge dans l'imaginaire, questionnement perpétuel sur tout ce qui m'entoure, désir de devenir professeur pour aider et transmettre mon savoir aux autres et le partager. La lecture, le dessin, l'écriture ont été mes trois pilliers depuis...au moins le primaire également.

Néanmoins, cette partie de moi n'étant pas acceptée ou acceptable, je tentais de la cacher, de la dissimuler car elle était mal vue :
Mon père était exaspéré par mes questions sur l'histoire ou les sciences car il s'agissait également pour moi du seul moyen de tisser un lien avec lui. Il détestait mes dessins, les critiquant toujours car ne voulant pas que je me prenne pour un génie...). La lecture était problématique car cela m'isolait, mais je dissimulais beaucoup mon appétit de lire car beaucoup n'entraient pas dans les catégories acceptables. (Je précise qu'il s'agit aussi de mes impressions : il y a de gros problème de communication dans ma famille.)
En classe, je dessinais en permanence les histoires de mon imaginaire.

Bref, une forte dichotomie dans ma personnalité.

Ce n'est peut-être pas si étonnant si cela a fini par fracturer la personne que j'étais. De petites fissures en plus grosses fissures, jusqu'au jour où je me suis cassée via une TS.
Je suis restée brisée : plus rien n'avait de sens, je n'avais plus aucun repère, j'étais perdue. Je suis restée un an et cinq mois en clinique psychothérapique : la lecture était restreinte, quasiment pas d'accès à l'internet et autorité des soignants toute puissante, excepté une ou deux exception. Je n'en ai retiré qu'un désir de fuir.
Ensuite trois ans en foyer post cure où la psychiatrie, la psychothérapie et où j'apprends à m'auto-analyser, à mettre des mots sur mes émotions, à plonger dans l'introspection. J'écris mes sentiments, je dessine à nouveau. Je commence à revivre au milieu de personnes comme moi : faibles, fragiles psychiquement, avec des parcours difficiles elles aussi. Cela change le regard.

Puis j'ai mon propre appartement, je suis toujours dans la classification handicapée, je suis suivie par des accompagnateurs pour m'aider à me réinsérer socialement. Finalement, j'intègre un GEM ou Groupe d'Entraide Mutuelle. Je m'y investis à fond pour apporter mon aide, pour assister aux activités. Je suis élue comme administratrice en 2019 mais je siège au Bureau parce que j'apporte beaucoup (parfois trop) de mon aide, tant je veux me sentir utile.

Je commence également à suivre des vidéos qui ne vont pas dans mon sens de croyance, voir qui vont dans le sens complètement contraire de ce en quoi je crois et j'apprends à considérer cela comme une opinion que je peux respecter. Je vais aussi de plus en plus dans la méthode sceptique, puis, également, dans l'explication des comportements humains grâce à vous. Réfléchir sur moi même m'a donnée envie de comprendre comment fonctionne l'être humain. J'ai appris à propos des biais, des facteurs ou causes internes et externes.

J'ai également commencé à écrire, vers 2017, une énorme histoire (plus d'un million de mots, cent chapitres, 2000 pages words, annexes non comprises). Le protagoniste a une histoire bien à lui, c'est une simple fanfiction.. Mais quand j'écris, je place mes pensées, mes opinions, mon cheminement sous forme de questionnements. Mon protagoniste est un héros avec des fragilités perpétuelles, toujours en questionnement de lui même, avec ses doutes incessants, des amis qui l'aident en communiquant patiemment avec lui, des conseils qu'il suit mais pas moi.... Et de façon amusante, il entre dans une phase où il va devoir faire preuve d'autorité s'il veut survivre. (et à présent, vous apportez de nouvelles questions, merci à vous.)

Cette année, quand un conflit éclata dans le Bureau de mon association, je tentais de modérer quand cela vira aux insultes et accusations gratuites. Et je m'aperçue alors que cette personne, avec qui je sympathisais parce qu'elle me rappelait un peu mon père ou grand père, mais qui parfois me tracassait car elle me complimentait trop aux dépends des autres, cette personne possédait en réalité une personnalité autoritariste.

Elle affirmais que les tâches du bureau étaient "trop importantes pour être confiée ou validée par le collectif", un collectif constitué de personnes malades psychiquement. Elle investissait tout, dénigrait le travail des salariées dont nous étions les employeurs. Elle voulait tout contrôler, avec les quelques personnes jugées "dignes" de faire partie du groupe de gestion. Ironiquement, à ses yeux, je faisais partie de cette catégorie.

Je m'y suis opposée et j'ai failli démissionner de ma fonction d'administratrice. Mais avant cela, je partageais la profonde souffrance que tout cela me causait à la salariée et à la marraine de l'association, chargée de veiller à l'éthique. Et quelques jours plus tard, au lieu de démissionner, ce fût elle qu'on poussa en retrait. Elle démissionna quelques mois plus tard, non sans me jeter une dernière flèche de Parthe...

Cela m'a fait bizarre, aujourd'hui, de voir cette vidéo, de m'apercevoir que je suis passée d'une personne à tendance autoritariste à une autre personne, encore bien fragile, moins catégorique, moins sûre d'elle. Une personne dont le but est désormais de participer à destigmatiser le handicap psychique car même si mon trouble m'a apporté des souffrances, je pense que la personne que je suis est meilleure car elle comprend mieux la faiblesse, elle veut dialoguer sans chercher à convertir à sa cause.

Et cela, je vous le dois, ainsi qu'à d'autres Youtubeurs, cagoulés ou pas, ainsi qu'à mes rencontres.

Merci.

Mel
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Un commentaire pour l’algo et comme d’habitude c’est très clair et très intéressant. Au plaisir de voir la prochaine vidéo 🔥🔥🔥🔥💪🏻💪🏻💪🏻

stilgarna
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Merci beaucoup pour ce que vous faites, c'est toujours un plaisir de voir votre taf. Vous êtes des boss.

gugus