Olivier Rey, mathématicien et philosophe | Les grands entretiens de Mazarine Pingeot

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Mazarine Pingeot reçoit Olivier Rey, mathématicien et philosophe, membre de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST-CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Critique de la modernité, des dévoiements de la rationalité et de l'abstraction, Olivier Rey revient sur l'importance de la question de la taille dans tous les domaines. Il s'inquiète de notre cécité face aux enjeux essentiels se jouant sur le plan quantitatif dans la crise climatique, puisque passés certains seuils le quantitatif devient qualitatif. Il regrette ainsi la grande séparation opérée dans l'université moderne entre la philosophie versée du côté des lettres et les mathématiques versées du côté des sciences. Le philosophe et mathématicien présente également dans cet entretien le basculement entre une sagesse ancienne qui prônait les limites et un mouvement moderne qui milite pour leur dépassement. Il en appelle désormais à redonner un sens positif à la limite, comme ce qui permet d'échapper à l'informe. Regrettant la perte d'un certain rapport direct aux éléments qui appauvrit grandement notre humanité, il nous faut aujourd'hui, selon Olivier Rey, inventer de nouvelles possibilités de vie.

Face à une crise d'ordre politique et climatique, il est urgent d'interroger notre vision du monde.
Le vivant étant devenu une notion politique, cette nouvelle saison inédite des Grands Entretiens insuffle enfin l'esprit revigorant de la philosophie universitaire dans l'espace publique.
Mazarine Mitterrand Pingeot reçoit les grands penseurs des enjeux liés à la démocratie, à la préservation de la vie ou du réchauffement climatique.

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Комментарии
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Bon les blasés là. Déjà lisez son oeuvre, et vous prendrez peut-être conscience que vous avez devant vous l'un, si ce n'est le meilleur, philosophe des sciences en France aujourd'hui.

ManuKanti
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À ceux qui critiquent l'interview pour cause d'absence de réflexion sur la modernité je vous dirais: vous devriez réécouter l'interview avec plus de sang froid, sans attachement rigide à des présupposés... Il répond aux questions qu'on lui pose. Ses réponses appellent des déductions au delà des questions auxquelles il a répondues.

avinjanvier
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la différence entre la vie et le non vivant serait qu'elle a des prérogatives internes? Ben en fait, nous sommes exclusivement dépendants des contraintes environnementales, sauf nous faisons le 'choix' d'en ignorer certaines mais ce choix finit par nous rattraper! Il y a par exemple les choix sociétaux qui font que certains peuvent être riches, ce qui empêchent les autres de l'être, tout comme une forêt est constituée d'êtres dont profitent certaines espèces, en fonction des conditions locales, plutôt que d'autres
C'est juste que nous sommes des êtres complexes, des formidables machines qui peuvent s'adapter à d'avantage de contraintes, mais ne faisons que nous y adapter

bouhschnou
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Je pense qu'Oliver Rey a raison de rappeler le sens de la Limite. Malheureusement la course au-délà de la Limite est engrangée par tous les acteurs humains et tous azimuts: l'écran LED plus grand; la voiture la plus moderne; le nouveu portable, les vacances les plus exotiques, etcétera, qui voudra sacrifier tout cela?. Nous sommes dans un piège d'égoïsme, comme des enfants qui ramassent des bonbons sans cesse, bonbons qu'ils ne peuvent pas consommer sans perdre leur temps de vie dans des univers virtuels achetés très cher au profit des multinationales.
Cela, à niveau individuel, et à niveau de collectivité, la recherche du gain est aussi illimitée, avec la destruction de la nature justement, tant de la part des entreprises que de la part des investisseurs et des gouvernements, le tout dans un décor de concurrence féroce entre les cultures humaines, ne nous trompons pas. La loi est juste un moyen d'atermoyer les guerres.
L'État et la democracie est justement et paradoxalement le garant pour l'instant, que tout cela ne se termine pas par des invasions devastatrices à l'ancienne, style Attila et Gengis Khan.
Donc, je suis plutôt pessimiste sur l'avenir de l'Humanité. D'ores et déjà il y a de grands bouleversements climatiques en Afrique et en Asie. C'est juste une question de temps jusqu'à que les migrations prennent une ampleur dantesque.
D'autre part, quant à la place du ou de la philosophe dans la société...je pense qu'elle n'est plus d'actualité. Des nos jours, c'est le gérant du fonds d'investissements et les banquiers ceux qui prennent les décisions quant à l'avenir de l'humanité, plus que les chefs de gouvernement, saufs dans les pays autoritaires. Tant ils ne se sentiront pas en danger, parce qu'ils comptent s'en sortir les premiers, l'humanité est en grave danger parce que les sens des décisions des investissements est justement le gain particulier egoïste, le retour de l'investissement, la rentabilité annuelle de toute somme investie. Donc, les philosophes peuvent proposer toutes les solutions à tous les problèmes qu'ils voudront, ceux qui prendront les décisions sont ailleurs et ils les prendront selon leurs intérêts particuliers.
De toute façon, merci pour ces idées qui font réfléchir sur la nature folle humaine.

StuffMadeOnDreams
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Je n'ai pas lu le livre de M. Rey, et ne le ferai sans doute pas pour cette raison, mais Mme Pingeot nous dit qu'il interroge la modernité dans son œuvre, mais à aucun moment dans cet entretien n'est abordé la question de la civilisation industrielle.
De digressions en mathématiques, en digressions étymologiques ou historiques, nous pouvons apprécier l'érudition de l'invité, mais beaucoup moins sa pertinence sur les sujets qu'il se propose de traiter. Certes, nous slalomons subtilement autour de la question de la civilisation industrielle, mais toujours pour mieux contourner cette question qui semble épineuse pour cet invité.
Or le véritable problème de la modernité, notamment du point de vue de l'écologie, est la civilisation industrielle: l'humanité est partie d'un curieux présupposé que les ressources naturelles sur Terre étaient infinies. C'est une chose étrange puisqu'à l'époque où cela se produisait nos civilisations avaient déjà fait à maintes reprises le tour de la Terre et reconnu la plupart des terres, voire des mers de notre monde. Cela nous a conduit à extraire toujours davantage de nourriture (agriculture, pêche, ...), de métaux, de minerais, de pétrole, de gaz, etc. de notre monde, et aussi à y rejeter sans discernement les produits de leur consommation. Or, le vivant ne se renouvèle plus aussi que l'humanité s'en nourrit, et tous les produits de notre consommation ne sont pas assimilés aussi vite par notre monde que nous les rejetons (10 000 ans pour la tonne de CO2 issue de rejets des moteurs à combustion interne, dont les bons vieux moteurs à explosion, par exemple).
L'industrialisation a surtout amplifié et accéléré les conséquences de ce regrettable manque de discernement dans la conscience des êtres humains de notre temps pour nous amener effectivement dans la situation que j'ai décrite plus haut.
Cette systématisation de la nature et du vivant dans nos habitudes a bien sûr eu aussi des conséquences sur la manière de nos civilisations de considérer la vie humaine, avec, en point d'orgue, l'utopie transhumaniste d'une condition humaine totalement affranchie de sa condition naturelle.
A ce titre, Friedrich Nietzsche a aussi joué un rôle fort dommageable pour notre civilisation en inspirant le nihilisme en matière de philosophie, dont on lui attribue généralement la paternité, avec les idéologies qui en ont découlé comme le nazisme, entre autres. Mais Nietzsche était lui-même un homme de son temps, imprégné de ses présupposés, mais aussi d'idéologies préexistantes comme le positivisme, qui inspirera aussi plus tard le marxisme, le socialisme et le communisme, qui toutes prônent une confiance aveugle dans les connaissances scientifiques humaines (qui au regard du cosmos semblent finalement bien modestes) et les technologies dont le développement est plus souvent guidé par la recherche du profit à court terme que le bien commun (l'équilibre naturel entre autres).
Partant, je trouve le mantra de "favoriser la vertu" à la fin de l'interview assez cyniquement léger pour permettre à l'humanité d'embrasser les défis de notre siècle qui sont posés à sa sagacité...

pierreolivierbonnaud
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A la limite, il aurait pu s'en tenir à Bachelard pour surligner des limites pour lui adaptées mais non, la folie des pense-mous, la banalité extême, la radicalité banale, le Nietzsche ! :))) Alors ensuite, il suffit de lire sa page Wikipedia, la page de Wikipedia sur la revue "Limite" pour objectiver une être très limité qui prétend follement au volume ... Curieux que le Bolloré ne lui ait pas déjà fait une bock-côté ...

diezelle
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Pourquoi ce n'est plus Daphné ?!!!

chrys
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"L'air, la terre, l'eau et le feu", la pensée druidique

philippelambert
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Si le principe de conservation est présent dans le vivant, n'est-il pas supplanté par un principe plus fort : celui de la perpétuation ? La graine tombant au sol ne cherche pas tant à se conserver qu'à perpétuer le genre dont elle est issue. En cherchant à me garder à tout prix ou à conserver la vie de ceux que j'aurai choisis, je risque fort de sortir de la logique de perpétuation du vivant : accepter une mort pour que surgissent d'autres vies.

artsetoraison
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Ne pas confondre logique et raison.Mohwali Awamar

mohwaliawamar