Dieu, les menus plaisirs et la joie parfaite

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(début de la prédication à 11:02)
La Bible s’ouvre sur le plaisir que Dieu a de contempler, jour après jour, que ce qu’il a créé est beau et bon. Il aime de monde, et il ne se réserve pas l’exclusivité de la joie et des plaisirs, comme le pensaient les grecs. Homère, au VIIIe siècle avant Jésus-Christ raconte que les dieux se réservent les délices de l’ambroisie et du nectar, malheur à celui qui, comme Tantale, est pris à dérober de ces mets divins pour les offrir aux humains. Selon la Bible, le Dieu unique place au contraire l’humain dans le jardin d’Éden, littéralement « le jardin des délices », dans lequel, effectivement, Dieu fait pousser pour lui « des arbres de toute espèce, tous plus agréables à voir et bons à manger les uns que les autres ». Ce texte affirme donc que Dieu veut que l’humain puisse connaître, conserver et même développer les délices, les joies et les plaisirs de la vie.

L’épisode « de la chute » où l’humain mange le seul arbre interdit pourrait être rapproché de l’histoire de Tantale, Adam et Ève soupçonnent Dieu de se réserver jalousement pour lui le délice ultime qu’est cet arbre interdit comme les dieux de l’Olympe se réservaient leurs délices immortels. Il y a une ressemblance, mais il y a une différence manifeste, c’est que dans la vision biblique, ce ne sont pas l’ensemble des délices qui sont interdits aux humains et réservés aux dieux, mais tous les délices sauf un seul sont offerts à l’humain, avec même le loisir et la mission d’en développer de nouveaux. Ce délice interdit est donc plus comme une limite, un mode d’emploi, une saine réserve face à cette abondance infinie des délices offerts par Dieu.

Dans la vision d’Homère, le demi-dieu Tantale est généreux avec les humains, mais les dieux sont égoïstes et jaloux de leurs privilèges. Dans la Genèse, c’est l’inverse. Non seulement Dieu a donné généreusement mais on le voit aussi descendre avec la brise du soir, nous dit la Genèse, pour visiter l’humain, lui offrant ainsi une large dose de liberté mais sans indifférence, assurant le service-après-vente, ou plutôt le service-après-don avec des trésors de pédagogie.

Cette histoire du jardin des délices offert par Dieu à l’humain évoque un tout autre rapport aux plaisirs et à la joie de vivre en ce monde que ce que nous pouvons entendre dire parfois du christianisme : qu’il faudrait ne pas rechercher et même d’écarter la joie et le plaisir comme des choses vulgaires et méprisables, et s’occuper plutôt de son salut éternel. Or, c’est tout l’inverse. L’Évangile est une bonne nouvelle joyeuse qui nous libère de la question de la vie future, ce qui nous permet de nous concentrer sur la vie d’aujourd’hui, sur ce monde que Dieu aime, et sur ceux que Dieu nous confie.
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