Comment prendre soin d'une collection d'art contemporain ?

Episode 1 : le cas d’une restauration
"Cellule n°2", Absalon, 1991

Avec Karen Tanguy, responsable du pôle collection et diffusion, Frac Nouvelle-Aquitaine Méca
Tiziana Mazzoni, restauratrice
Philippe Picoli, assistant d’Absalon ( 1991-1993)

"Cellule n° 2" a été conçue par Absalon peu avant sa mort. Une porte assure la circulation entre le dedans et le dehors. L’extérieur est recouvert d’une couche de peinture blanche mate et lisse ; l’intérieur est éclairé par un néon. À la fois sculpture et prototype d’habitation, Cellule n° 2, qui ne prétend pourtant à aucune fonction particulière, dessine un environnement minimal, hygiéniste et utopique à l’instar d’une capsule d’astronaute ou d’un caisson à UV. Son vocabulaire oscille entre les extrêmes minimum/maximum, vide/plein, liberté/contrainte, intérieur/extérieur. L’œuvre s’inscrit dans la radicalisation de la démarche d’Absalon et l’espace réservé au corps s’y trouve réduit à son minimum vital. « Par leur qualité, les Cellules sont plus des espaces mentaux que des espaces physiques. […] Je voudrais faire de ces Cellules mes maisons, y définir mes sensations, cultiver mes comportements. Ces maisons seront des dispositifs de résistance à la société qui m’empêche de devenir ce que je dois devenir ». [1]

Absalon, in catalogue de l’exposition « Nos rêves façonnent le monde », Cimaise et Portique, Albi, 1993.