Quelle place pour l'UE dans un nouveau monde de superpuissances ? B. DUPRE

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Un nouveau monde est en gestation, dans un contexte d’incertitudes grandissantes laissant présager le pire mais aussi le meilleur. Si les superpuissances (Chine, Etats-Unis, Russie) sont à la manœuvre, l’Union européenne (UE) doit affirmer sa place pour pouvoir exister. Le défi est donc de savoir comment et où l’UE doit se positionner.

Extrait de la synthèse pour Diploweb par Marie-Caroline Reynier

Bruno Dupré identifie ici 5 incertitudes majeures pour l’avenir de l’Union européenne.

L’incertitude sur les issues possibles de la guerre en Ukraine

L’incertitude sur l’unité européenne

L’incertitude sur les caractéristiques de la crise économique

L’incertitude sur l’équilibre de pouvoir entre les grandes puissances

L’incertitude sur le positionnement du « Global South »

Ce temps d’incertitudes est une bonne nouvelle car il sonne la fin du « statu quo ». Les concepts et valeurs européennes doivent s’adapter aux défis d’aujourd’hui et de demain, à savoir ceux d’un monde multipolaire, de défis migratoires, du changement climatique et de la digitalisation. Il s’agit donc du temps des opportunités pour l’UE, pour devenir moins naïfs, plus autonomes, plus clairs dans la détermination à ne pas être le terrain de jeu des grandes puissances.

Conclusions pour l’Union européenne

Dans cette perspective, le temps de la naïveté se trouve derrière l’UE. Elle doit sortir du brouillard de la paix car la guerre est économique, financière, commerciale, militaire, systémique. Tandis que les présidents Poutine et Xi Jinping pensent que les démocraties sont faibles, « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être fatigués », comme l’a affirmé Josep Borell.

Dès lors, le temps de la souveraineté, de l’autonomie et de la responsabilité stratégique est devant l’UE. Elle doit réduire ses vulnérabilités, ses dépendances dans les secteurs clés mais aussi développer une culture commune stratégique avec une vision globale. B. Dupré insiste sur l’importance de disposer d’un narratif, qui conditionne la vision politique et donc le futur. Cependant, affirmer un objectif d’autonomie stratégique ne signifie pas transformer l’UE en forteresse ou se refermer sur le protectionnisme. Cela signifie plutôt choisir quelle interdépendance et non la subir, grâce à des outils économiques (tels que le règlement sur la coercition, un nouvel instrument européen de sanctions proposé en décembre 2021), militaires (Boussole stratégique adoptée en mars 2022, nouveau partenariat UE/OTAN) et de coopération (Global Gateway, une stratégie d’investissements dans les infrastructures dotée de 300 milliards d’euros entre 2021 et 2027).

Le temps est désormais de savoir qui nous sommes et ce que nous voulons. Pour cela, l’UE doit s’appuyer sur son ADN, le multilatéralisme qui est non seulement le respect de la souveraineté territoriale mais aussi le refus de la logique des blocs. Ce multilatéralisme efficace doit permettre à l’UE de tenir tête aux superpuissances.

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