La médisance à l'encontre des associateurs est-elle illicite ? | Cheikh Halis (Ebu Hanzala)

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La médisance à l'encontre des associateurs est-elle illicite ? | Cheikh Halis (Ebu Hanzala)

Question : « La médisance à l'encontre des associateurs est-elle illicite ? Les versets et hadiths qui parlent de la médisance parlent de " frères [en Islam] ", les associateurs n'étant pas nos frères, peut-on faire de la médisance sur eux ? »

Réponse : « Lorsqu'Allah (esi) interdit la médisance, nous connaissons la cause réelle ('illa) de cela. C'est la règle que le prophète (pbsl) nous a apprise lors du pèlerinage d'adieu et qui est un principe universel pour les musulmans :
" Certes votre sang, vos biens et votre honneur sont pour vous sacrés comme l'est ce jour, dans cet endroit et ce mois. "
Les musulmans se doivent de protéger leur honneur et leur dignité entre eux.

Dans le droit islamique, les interdits (haram) se divisent en deux :
1- الحرام لذاته
(haram li zhâtihi)
les choses interdites de par leur nature. Comme la médisance faite sur un musulman.
2- الحرام لغيره
(haram li ghayrihi)
À la base ce n'est pas une chose interdite mais elle le devient car c'est une chose qui mène à un autre acte illicite (haram). Comme le fait de regarder une femme.

Étant donné que la médisance sur les associateurs va habituer la personne à médire sur les gens, va faire de lui un médisant et que dans un contexte où il invite les gens à l'Islam, les gens n'aurons pas confiance en lui, le musulman ne doit pas faire de la médisance sur les associateurs. C'est un problème de comportement.
Tu es un commerçant et tu médis sur le commerçant d'à côté, il a entendu cela et ensuite tu vas l'inviter à l'Islam... Peut-il devenir musulman ? Non.
Pourquoi ? À cause de ton immoralité.

Ajoutons cela pour compléter la réponse : il y a aussi des choses qui sont en apparence de la médisance, mais qui en réalité ne le sont pas. Cela peut être fait sur un musulman et sur un associateur. Comme quoi, par exemple ?
Lorsque Fatima Bint Qays allait se marier et qu'elle est venue auprès du prophète (pbsl) et lui a dit : " Ô envoyé d'Allah, Mu'awiya m'a demandé en mariage, Ousama m'a demandé en mariage et untel m'a demandé en mariage. Que me conseilles-tu de faire ? "
Il a dit : " Ne te marie pas avec untel car il est pauvre. Il ne pourra pas s'occuper de toi.
Ne te marie pas avec untel car il n'ôte jamais le bâton de son épaule - tu te feras constamment battre - Si tu veux te marier, je te conseille Ousama. Marie-toi avec Ousama car il est bon. "
Ou il y a un tribunal islamique par exemple et le cadi (juge du tribunal islamique) t'appelle pour témoigner. Allah (esi) dit :
ولا يأب الشهداء إذا ما دعوا
" Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés [pour témoigner]. "
Tu y vas et racontes ce que tu sais, ce n'est pas de la médisance. C'est même une obligation pour toi, tu te dois de dire ce que tu sais. Ou tu es dans un groupe de musulmans (djama'a),
le fait d'informer le responsable (émir) de certaines choses qui ne vont pas au sein du groupe (djama'a) que tu ailles raconter cela, ce n'est pas de la médisance.

Lorsque Zayd ibn Arqam a entendu qu'Abdallah ibn Ubayy ibn Saloul a dit : " Lorsque l'on retournera à Médine, le plus puissant en fera sortir le plus humble ", il est allé voir le prophète (pbsl) et lui a dit : " Ô envoyé d'Allah, je l'ai entendu dire ceci et cela..."
Le prophète (pbsl) ne lui a pas dit : " Mais pourquoi tu médis ? Pourquoi parles-tu sur les musulmans ? " L'envoyé d'Allah (pbsl) a vérifié ces propos.

Informer les responsables (émirs) de certaines choses qui se passent au sein du groupe (djama'a) n'est pas de la médisance au contraire, c'est une caractéristique des croyants
qu'Allah (esi) raconte dans la sourate " Les femmes ". Évidemment, une personne qui ne s'est pas débarrassé du comportement de la djahiliyya peut appeller cela de l'espionnage.
Allah (esi) dit : " Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent.
S'ils la rapportaient au messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés auraient appris la vérité. "
Lorsque le musulman voit une chose inhabituelle, inquiétante ou en rapport avec la sécurité,
à qui va-t-il le dire ? Au prophète (pbsl) s'il est en vie, sinon, à ceux qui peuvent comprendre,
qui ont la connaissance, qui peuvent analyser la situation. Quant à ceux qui gardent cela entre eux et qui ne le disent pas dans la même page, Allah (esi) les définit comme étant les hypocrites.
C'est pourquoi, informer les détenteurs du commandement (émirs) n'est pas de la médisance.

De l'obscurité de la mécréance, à la lumière de la révélation...

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