Galina Kouzmenko Enseignante et révolutionnaire ukrainienne

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Galina Kouzmenko
Enseignante et révolutionnaire ukrainienne

Agafia (Galina) Andreïevna Kouzmenko (ukrainien : Галина Андріївна Кузьменко, russe : Агафья (Галина) Андреевна Кузьменко), née en 1896 dans le gouvernement de Kiev, alors dans l'Empire russe, et morte en 1978 à Taraz, au Kazakhstan, alors en URSS, est une institutrice, syndicaliste et anarchiste ukrainienne.

Elle a été la compagne de Nestor Makhno2.

Biographie
Galina Kouzmenko est née en 1896 à Kiev3 alors dans l'Empire russe. Ses parents déménagent ensuite à Pichtchany Brid (uk)a, dans le gouvernement de Iekaterinoslav3. D'autres sources la font naitre en 18924,5 ou à Pichtchany Brid4. Son père, un ancien paysan, est gendarme3.

Elle suit le séminaire d'instituteurs à Kiev3. En 1916 elle devient institutrice et enseigne le russe et l'histoire à l'école Alexandre II d'Houliaïpoleb ou Gouliaï-Polié. Elle y devient célèbre comme patriote ukrainienne et anarchiste et comme une active militante locale de la Prosvita5.

Au début 1919, Galina Kouzmenko devient la compagne de Nestor Makhno6. Elle fait partie du collège qui organise les activités de contre-espionnage, au vu de ses qualités de décision et d'organisation3. Viktor Belach, chef d'état-major de l'armée anarchiste, la Makhnovchtchina, la décrit comme une infatigable défenseure des femmes7. À l'automne 1919, elle est élue présidente de l'Union des enseignants5.

En août 1921, Makhno et Kouzmenko fuient en Roumanie3, d'où ils partent en Pologne8. Leur fille Elenac naît en 1922. Le 25 septembre 1923, ils sont arrêtés, ainsi que deux membres de l'armée insurrectionnelle ukrainienne par les autorités polonaises et traduits en justice sous l'accusation de préparation d'une insurrection en Galicie pour la construction d'un état anarcho-soviétique3. Le tribunal les acquitte3, et en 1924, Makhno se rend avec sa femme d'abord en Allemagne, puis à Paris en 19263.

Ils vivent près de 10 ans à Vincennes. Nestor Makhno est en mauvaise santé, et le couple survit grâce au salaire de Galina, ouvrière dans une usine de chaussures à Paris, blanchisseuse, femme de ménage ou gérante d’une petite épicerie, et aux secours de camarades anarchistes2. Ils sont invités en province2. Leurs relations sont difficiles, et Galina Kouzmenko souffre du déclassement, des contrôles de la police française et de l'exil2.

Nestor Makhno meurt en 1934. Galina Kouzmenko prend des contacts pour retourner en URSS3. Selon des sources, elle fournit des informations aux services secrets soviétiques3. Elle travaille au département slave de la BNF3.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et l'Occupation allemande, Elena est envoyée en Allemagne au titre du STO2, où elle travaille dans une usine Siemens. Galina Kouzmenko la rejoint2.

En août 1945, lors de la vérification et la délivrance de nouveaux documents d'identité, Elena et Galina sont arrêtées par les autorités soviétiques. Elles sont envoyées à Kiev, où, en juillet 1946, Galina Kouzmenko est condamnée à 8 ans de prison pour activité contre-révolutionnaires3 pour avoir participé à l'insurrection ukrainienne. Elena est condamnée à 5 ans de prison pour collaboration avec les allemands3. Le procès n'est pas rendu public3.

Galina Kouzmenko est emprisonnée au camp de Doubravlag. Elle est libérée avec l'amnistie de 1954, ou en 19633 selon d'autres sources. Elle vit ensuite avec sa fille qui travaille dans la ville de Djamboul, aujourd'hui Taraz, au Kazakhstan. Elle se rend à plusieurs reprises à Gouliaï-Polié pour voir des parents3. Elle dénonce en 1977 les persécutions dont Elena fait l'objet2,3.

Elle meurt à Taraz le 23 mars 1978 à 81 ans.

Fondation d'un système éducatif libertaire
Galina Kouzmenko est présidente de l'Union des enseignants de la république de Makhno en 1919. C'est dans cette période qu'est organisé à Gouliaï-Polié un système d'éducation nouveau, indépendant de l'Église et de l'État5. Son action porte sur la recherche de fonds et sur l'organisation de l'enseignement dans le territoire contrôlé par les makhnovistes, la gestion des écoles par des conseils mixtes enseignants-parents et le développement de nouveaux programmes scolaires5,9.

L'inspiration est trouvée dans un opuscule du pédagogue libertaire espagnol Francisco Ferrer, fondateur d'écoles libres5. Sans prolongement du fait de la défaite des anarchistes, ce système aurait été bien accepté par les paysans et les enseignants, principalement à cause des efforts faits pour nourrir les enfants5.

Publications
(ru) 40 дней в Гуляй-поле. Воспоминания матушки Галины — жены батьки Махно [« Quarante jours à Gouliaï-Polié / journal de Galina, compagne du batko Makhno »], Vladimir, Альзар,‎ 1990, 16 p.
« Quarante jours à Gouliaï-Polié / journal de Galina, compagne du bakto Makhno », dans Ettore Cinnella ; trad. de l'italien par Isabelle Felici ; trad. du russe par Jana Prosperini, Makhno et la révolution ukrainienne, 1917-1921, Lyon, Atelier de création libertaire, 2003 (ISBN 2-905691-85-9)