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02 - Bégayer - L'image du manque

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◉ Bégayer / Terrain à mire . Une maison rétive . Contrainte par le toit | BJR0034 | October 19, 2018 ◉
Le trio Bégayer offre un premier album après plusieurs tournées françaises, deux séries très limitées de K7 et un cortège de résidences de composition (Les Ateliers Claus / Bruxelles, l’Epicerie moderne / Feyzin, La Méandre / Chalon-sur-Saône, Le Ciel / Grenoble…). Une co-production des curieux genevois de Bongo Joe Records et du label de chanson française penchée Le Saule.
Après un petit ensemble d’enregistrements bruts disposés directement sur bandes magnétiques, presque improvisés, il est cette fois question d’une longue année de composition et de prises plus fines sur la grande scène de l’Epicerie Moderne.
Ce devrait être une première charpente pour la musique des trois alpins, on y cherche la plus juste bâtardise, une sorte d’errance choisie et enfantée par aucune tradition. On voudrait parcourir des signes musicaux anciens et confus, qu’aucun testament n’a cédé en héritage. C’est un disque qui devrait échouer sans cesse à adopter les usages d’une maison.
Le titre est laborieux mais on le voulait fertile comme une promenade, on dira qu’il évoque un paysage à considérer sur trois plans : un lieu –le terrain–, un sujet –la maison–, un détail –le toit–.
Le terrain à mire est un point de visée où la vue va élire un objet à examiner, l’observateur a tôt fait de choisir son objet puisque l’endroit est tout à fait vide, hors une petite maison. On pourrait imaginer qu’il s’agisse d’un plateau de montagne, mais composé uniquement d’une espèce de grand pâturage et pourquoi pas de quelques ifs. La maison est tout à fait seule, peut être au centre du site, et rétive, c’est-à-dire qu’elle s’insurge contre celui qui voudrait la nommer ainsi, une maison. On peut se figurer que ce qui rend la maison rétive est justement le fait qu’elle le soit, rétive, c’est pourquoi nous voyons cette maison contrainte par le toit. L’idée de maison comprend toujours un toit mais c’est ici un toit pénible. La pauvre maison est affectée par elle-même. Le fait de contenir les qualités d’une maison affecte cette maison, c’est pourquoi elle est indomptable.
Il s’agirait peut-être d’empoigner n’importe quel toit de n’importe quelle maison pour chanter sa contrainte, puis en rire et pleurer tant qu’on peut.
Credits:
Toutes compositions par Bégayer : Loup Uberto, Lucas Ravinale, Alexis Vineis
Loup Uberto : Textes, voix, guitare, trois-corde, trois-corde basse (9), radios (6), bombarde préparée, kayamb
Lucas Ravinale : choeurs (3, 6, 7), trois-corde basse, radios (4, 10), harpe préparée, pandeiro
Alexis Vineis : Batterie, percussions, gardon
Traductions vers l’italien : Adrien Bardi-Bienenstock Traductions vers l’arabe : Aboubakar Sow et Haroun Ramadan
Le volume apparaissant sur la couverture est une réalisation d’Elisa Fache photographié à La Fonderie (Le Mans)
Enregistré à l’Épicerie Moderne (Feyzin) les 4, 5 et 6 décembre 2017 par Bruno Germain et Cedric Béron Voix supplémentaires et menus détails enregistrés au Ciel (Grenoble) par Loup Uberto et Lucas Ravinale
Le trio Bégayer offre un premier album après plusieurs tournées françaises, deux séries très limitées de K7 et un cortège de résidences de composition (Les Ateliers Claus / Bruxelles, l’Epicerie moderne / Feyzin, La Méandre / Chalon-sur-Saône, Le Ciel / Grenoble…). Une co-production des curieux genevois de Bongo Joe Records et du label de chanson française penchée Le Saule.
Après un petit ensemble d’enregistrements bruts disposés directement sur bandes magnétiques, presque improvisés, il est cette fois question d’une longue année de composition et de prises plus fines sur la grande scène de l’Epicerie Moderne.
Ce devrait être une première charpente pour la musique des trois alpins, on y cherche la plus juste bâtardise, une sorte d’errance choisie et enfantée par aucune tradition. On voudrait parcourir des signes musicaux anciens et confus, qu’aucun testament n’a cédé en héritage. C’est un disque qui devrait échouer sans cesse à adopter les usages d’une maison.
Le titre est laborieux mais on le voulait fertile comme une promenade, on dira qu’il évoque un paysage à considérer sur trois plans : un lieu –le terrain–, un sujet –la maison–, un détail –le toit–.
Le terrain à mire est un point de visée où la vue va élire un objet à examiner, l’observateur a tôt fait de choisir son objet puisque l’endroit est tout à fait vide, hors une petite maison. On pourrait imaginer qu’il s’agisse d’un plateau de montagne, mais composé uniquement d’une espèce de grand pâturage et pourquoi pas de quelques ifs. La maison est tout à fait seule, peut être au centre du site, et rétive, c’est-à-dire qu’elle s’insurge contre celui qui voudrait la nommer ainsi, une maison. On peut se figurer que ce qui rend la maison rétive est justement le fait qu’elle le soit, rétive, c’est pourquoi nous voyons cette maison contrainte par le toit. L’idée de maison comprend toujours un toit mais c’est ici un toit pénible. La pauvre maison est affectée par elle-même. Le fait de contenir les qualités d’une maison affecte cette maison, c’est pourquoi elle est indomptable.
Il s’agirait peut-être d’empoigner n’importe quel toit de n’importe quelle maison pour chanter sa contrainte, puis en rire et pleurer tant qu’on peut.
Credits:
Toutes compositions par Bégayer : Loup Uberto, Lucas Ravinale, Alexis Vineis
Loup Uberto : Textes, voix, guitare, trois-corde, trois-corde basse (9), radios (6), bombarde préparée, kayamb
Lucas Ravinale : choeurs (3, 6, 7), trois-corde basse, radios (4, 10), harpe préparée, pandeiro
Alexis Vineis : Batterie, percussions, gardon
Traductions vers l’italien : Adrien Bardi-Bienenstock Traductions vers l’arabe : Aboubakar Sow et Haroun Ramadan
Le volume apparaissant sur la couverture est une réalisation d’Elisa Fache photographié à La Fonderie (Le Mans)
Enregistré à l’Épicerie Moderne (Feyzin) les 4, 5 et 6 décembre 2017 par Bruno Germain et Cedric Béron Voix supplémentaires et menus détails enregistrés au Ciel (Grenoble) par Loup Uberto et Lucas Ravinale