Les maladies chroniques de la démocratie, par Frédéric Worms et Martin Dumont

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Tout régime politique lutte contre des menaces extérieures. Mais, contrairement aux régimes historiquement coercitifs proposant d’offrir une certaine sécurité contre une soumission certaine, la démocratie offre une protection tout en accompagnant ce mouvement de l’égalité de ses concitoyens. Autrement dit, en démocratie, la sécurité s’allie à une certaine liberté de parole.
Il en résulte - aspect éminemment positif - que les sujets naguère tabous – la PMA, le mariage gay, le harcèlement, le viol - font l’objet de discussions possibles. Mais, également, conséquence logique, les problèmes hier cachés, émergent aujourd’hui en masse, pouvant laisser croire en une crise profonde. De fait, les questions de droits et de devoirs envers les animaux se font jour. Les désastres environnementaux sont mis en exergue, les questions d’égalités maitres / élèves, médecins / patients, employés / directeurs s’expriment avec plus d’aisance, mais aussi plus de brutalité et de crudité. Les revendications se multiplient, pouvant, si les débats sont bien menés, aboutir à des lois intéressantes et progressistes, mais en contrepartie, pouvant déboucher sur des critiques plus radicales, des positions moins conciliantes, et même des tensions violentes poussant si loin la remise en cause des institutions qu’elles en deviennent anti-démocratiques.
Du coup, la question des limites se pose. La démocratie peut-elle supporter cette division interne chronique, ces critiques radicales, sans risquer de disparaître ?
Débat passionnant, en effet.
Merci à Frédéric Worms et Martin Dumont de leurs aimables accords
22 novembre 2017, événement Citéphilo
Chaîne bénévole, non rémunérée de partage. Si vous vouliez qu'une vidéo soit retirée, merci de m'en informer. Ceci sera réalisé dans les meilleurs délais.